Le terrier
Huit mois sont passés depuis que Becca et Louis ont perdu Danny. Leur fils unique avait 4 ans. Becca semble résolue à effacer tout ce qui lui rappelle son petit garçon pendant que Louis s’active et évite de manifester le moindre signe d’abattement. À sa manière, chacun tente de surmonter ce deuil, ce profond gouffre qui les sépare autant qu’il les unit. Autour d’eux, pourtant, la vie continue. La sœur de Becca, sa mère, et même l’adolescent impliqué dans l’accident de Danny cherchent à offrir un peu de réconfort au couple brisé. Mais, comment retrouve-t-on sa place dans le monde après la mort de son enfant ? Comment se reconstruit-on en tant qu’homme, en tant que femme, en tant que couple ?
Unanimement saluée à sa création québécoise à Fred-Barry en 2016, Le terrier explore les passages secrets du deuil, cette «brique dans la poche» que l’on porte. Originellement intitulée Rabbit Hole, traduite ici avec une rare justesse par Yves Morin, cette pièce de l’Américain David Lindsay-Abaire valait à son auteur le prix Pulitzer en 2007. Avec finesse, une pointe d’humour salutaire et évitant tout sentimentalisme, Le terrier retrace le parcours d’une famille complètement déroutée qui, doucement, entrevoit le chemin vers la résilience. Une histoire d’amour et de deuil. Et de la vie qui, malgré l’indicible, doit continuer.