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Duceppe
portrait

Jeunes militant·e·s écolos | Albert Lalonde

22 avril 2022

En ce jour de la terre 2022, et avec la présentation sur nos planches du thriller écologique Pétrole, on avait envie de mettre en lumière les idéaux et le travail de jeunes militant·e·s écologistes qui font une différence immense ici même, au Québec. 

Albert Lalonde

Âge: 20 ans
Étudiant en droit Militant de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES).
Veut une société où le bien-être collectif prime sur le profit des grandes entreprises.

Peux-tu décrire ton engagement écologique en quelques lignes?

Mon travail vise à bâtir du pouvoir collectif à partir du pouvoir d'agir que possède chaque individu, du simple fait de son existence. Les communautés savent ce dont elles ont besoin, donc j'essaie de travailler pour surmonter les antagonismes fabriqués afin de mobiliser de manière à rendre le changement inévitable. Le système actuel n'avantage pas grand monde, donc il s'agit de réaliser le pouvoir que nous avons d'empêcher son fonctionnement.

Pourquoi milites-tu pour l'environnement?

Bien sûr, il y a le caractère existentiel de l'urgence écologique, mais je le vois essentiellement comme un enjeu de justice sociale. Ce sont les agissements d'une poignée de multinationales et la complicité des gouvernements qui sont à l'origine de la souffrance de millions de personnes vulnérables aujourd'hui. La résilience climatique passe pour moi avant tout par la lutte contre les inégalités et la violence du capitalisme, qui fonctionne grâce à l'exploitation des ressources, mais aussi des individus.

Ton plus grand moment d’espoir face à la mobilisation sur l’environnement?

Ce sont les grèves que nous organisions dans nos écoles secondaires en 2019 qui m'ont donné le plus d'espoir. Nous étions 800 élèves de 12 à 17 ans dans une cafétéria à faire le choix collectif et démocratique de bloquer les portes de notre école pour la forcer à fermer, en protestation contre une société qui nous oubliait. 

Nous faisions quelque chose qui semblait impensable, au mépris de toutes les règles, pour empêcher le statu quo. Rien n'aurait pu nous arrêter.

Ta plus grande peur face à la crise climatique?

Les élites ne sont pas stupides et ne vont pas rester les bras croisés face à la crise climatique. C'est simplement qu'elles peuvent se permettre de sacrifier des populations entières tant que leurs ressources leur suffisent pour s'en préserver. 

La menace de l'écofascisme est très peu abordée, et pourtant c'est à mon avis la trajectoire dans laquelle nous sommes – la planète risque de devenir hostile sauf pour une petite minorité disposant des moyens financiers et technologiques colossaux lui permettant de rester à l'abri dans des oasis de richesse.

L'événement-déclencheur qui a fait en sorte que tu t'es engagé·e activement pour la cause?

Je me suis retrouvé contraint de faire un discours sous la pression de 200 personnes qui scandaient mon nom, alors que je faisais des chutes de pression à l'idée de parler en public. Ça m'a fait réaliser que je pouvais accomplir beaucoup plus que ce dont j'avais conscience. Les seules limites à la lutte sont celles de notre imagination et de la répression étatique.

Des versions courtes de ces portraits accompagnent toutes les représentations de Pétrole, en projections dans le foyer de notre théâtre.