Programme — La suspension consentie de l’incrédulité

C’est suite à une invitation de Caroline Parent du Festival Fous de théâtre de L’Assomption qu’Émilie Perreault s’est lancée, il y a trois ans,dans l’écriture de sa toute première pièce, inspirée de ses essais Service essentiel: comment prendre soin de santé culturelle et Faire œuvre utile. Cette proposition étonnante dans la programmation du festival a rapidement suscité notre curiosité. Animatrice, autrice et journaliste se décrivant souvent comme une spectatrice professionnelle, Émilie a toujours su mettre en lumière le travail des artistes avec respect, rigueur et un amour profond pour la culture. Et c’est ce qu’elle continue à faire avec La suspension consentie de l’incrédulité, une première œuvre qui nous invite à réfléchir à l’importance de la culture en société et à la relation entre l’artiste et le public.

En sortant de la petite chapelle Bonsecours de L’Assomption, où la mise en lecture de la pièce venait d’être présentée, il était clair pour nous deux que nous venions d’assister à un moment privilégié et que ce spectacle méritait de voir le jour devant un plus grand public. C’est donc avec excitation que nous avons reçu la proposition d’Émilie dans le cadre de notre appel à projets pour les 5 à 7, quelques semaines plus tard.

Soutenue par les inspirants Charles Dauphinais à la mise en scène et Jean-Philippe Lehoux au conseil dramaturgique, Émilie a passé les derniers mois à préparer cette toute première production théâtrale avec le dévouement et l’enthousiasme qu’on lui connaît. Nous sommes profondément heureux de pouvoir lui permettre de poursuivre son importante réflexion sur le rôle de la culture en société et sommes convaincus que vous ne verrez plus aucun spectacle de la même manière après avoir assisté à celui-ci.

Merci d’être parmi nous et bonne représentation!

David et Jean-Simon
Codirecteurs artistiques

Ce projet est commandité par ma très grande insouciance. Ou plutôt, ce projet est une suite de rencontres. En fait, chaque projet est le résultat des fois où l’on a dit oui. La fois où j’ai dit oui à l’invitation de Caroline Parent, directrice artistique du festival Fous de théâtre à l’Assomption, qui m’a demandé si j’avais envie d’écrire un texte théâtral inspiré de mon essai Service Essentiel. La fois où le dramaturge Jean Philippe Lehoux m’a dit que oui, je tenais assez de matière pour écrire un solo. La fois où mon agente Marilou Hainault m’a dit oui, je vais te soutenir dans cet étrange projet qui n’avait jamais fait partie de mon plan de carrière. La fois où les codirecteurs artistiques de Duceppe David Laurin et Jean-Simon Traversy ont dit oui, ce texte s’inscrit dans la mission de nos 5 à 7. Toutes les fois où le metteur en scène Charles Dauphinais a dit oui en se pointant à nos répétitions coincées dans l’horaire d’une émission de radio quotidienne, soutenu par Juliette Farcy et Robin Kittel-Ouimet. La fois où vous avez dit oui, j’ai envie d’aller voir un spectacle qui s’appelle «La suspension consentie de l’incrédulité»*. Ce petit chemin à rebours me permet de me rappeler pourquoi la fille qui ne s’est jamais considérée comme une artiste se retrouve à l’affiche d’une pièce de théâtre. Parce qu’on s’est dit: oui.

Même si je préfèrerais être à votre place en train de lire ce programme plutôt qu’en attente de monter sur scène, je ne changerais aucun de ces oui pour un non. Il y a des projets qui méritent qu’on quitte le confort de notre siège, pour mieux y retourner ensuite.

Émilie Perreault
Spectatrice professionnelle

*vous êtes vraiment courageux·euses

Étant souvent dans une salle de répétition ou une salle de spectacle, disons que la suspension consentie de mon incrédulité n’est pas si évidente. J’ai souvent tendance, en allant au théâtre, à regarder le travail de tous les départements laissant peu de place à l’évasion…

Ça faisait déjà un moment que je me questionnais sur mon sens de l’émerveillement. Comment pouvais-je retrouver ce qui était si présent en moi quand j’étais plus jeune? Quand je n’étais que spectateur? Quand Jean-Philippe Lehoux m’a parlé du projet d’Émilie Perrault, j’ai tout de suite été intrigué. Je connaissais déjà un peu sa démarche et je sentais que les questions soulevées par le texte allaient être intéressantes. Mais je ne me doutais pas à quel point j’allais être touché par cette ode aux arts de la scène et aux spectateur·ice·s. Car il s’agit bel et bien d’un élan passionné d’amour pour le spectacle vivant. Et disons qu’en ces temps incertains, se rappeler pourquoi on aime voir des spectacles en salle n’est pas de trop.

En travaillant avec Émilie, j’ai voulu reprendre contact avec ma nature de spectateur. Et me souvenir de ces moments d’incrédulité. J'espérais secrètement réapprivoiser mon sens de l’émerveillement. Je me souviens que lors d’une répétition, Émilie m’a lu un message d’une de ses amies qui avait vu un de mes spectacles. Ce message racontait comment elle avait été touchée par la pièce, un cadeau de son fils, avec qui elle avait vu la représentation. Les deux avaient donc vécu un moment privilégié grâce aux arts vivants. Ce lien direct entre spectateur·ice·s et créateur·trice·s, on ne le voit pas si souvent. Mais il est si précieux.

Et c’est exactement ça qu’Émilie tente de nous rappeler, qu'artistes et spectateur·ice·s sont uni·es. L’un ne peut aller sans l’autre. Et maudit qu’on mériterait de se parler plus souvent.

Charles Dauphinais
Metteur en scène

Parce que je gravite dans l’univers du spectacle depuis presque 20 ans déjà, il ne fait aucun doute que, tout comme Émilie Perreault, j’ai obtenu le noble titre de spectatrice professionnelle.

Après avoir assisté aux balbutiements du projet d’Émilie, il était d’une grande évidence que, malgré son titre chargé, la pièce La suspension suspendue de l’incrédulité devait être diffusée pour que tous les amoureux·euse·s de culture puissent se reconnaître et être enfin validé·e·s.

Ce seule-sur-scène ennoblit ce que je ressens à chaque fois que je me glisse sur le banc de velours d’une salle de spectacle.

Ensemble, avec Émilie, on s’est donc retroussé les manches pour étrenner notre chapeau de productrices de théâtre. En effet, il était impossible pour nous de passer à côté de l’opportunité de transmettre ce message porteur au plus grand nombre et surtout d’avoir la chance et l’honneur de le faire au Théâtre Duceppe!

L’art est à la fois un baume pour l’âme et une grande célébration de la vie, alors aujourd’hui et tous les jours, célébrons.

Marilou Hainault

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Pendant plus de dix ans, les membres de l’équipe Hainault ont su se tailler une place importante au sein de l’industrie artistique en travaillant auprès d’artistes de renom chez le producteur Groupe Phaneuf.

Le 1er octobre 2020, la maison de gérance et de représentation Hainault, sous la direction de Marilou Hainault, ouvrait officiellement ses portes, une décision stratégique permettant d’offrir une grande liberté créative aux artistes de la boite.

Complices dans l’ombre de nombreux artistes tels que François Bellefeuille, Rosalie Vaillancourt, Pierre-Yves Lord et Émilie Perreault, l’équipe met tout en œuvre afin de faire briller le talent ses artistes, tout en les accompagnant dans la réalisation et le rayonnement de leur travail, que ce soit sur scène ou à l’écran, en humour ou au théâtre.

Merci aux partenaires de Duceppe

RONA / Hydro-Québec / Caisse de dépôt et placement du Québec / Les Producteurs de lait du Québec / La Presse / Energir

Remerciement spécial | Fondation Cole