Entre ses lecteurs, le public et elle, le courant passe. Depuis longtemps. Depuis toujours probablement. Et aujourd’hui plus que jamais. Car Marie Laberge possède cette fibre particulière qui la rend si attachante. Et, surtout, cette personnalité et ce talent qui en font quelqu’un d’essentiel. Ses écrits sont marqués du sceau de la passion et de la lucidité, du désir de vivre pleinement, d’un profond goût du bonheur, d’une infatigable quête d'authenticité.
Marie Laberge est née à Québec, et c’est là qu’elle a étudié. D’abord chez les Jésuites, avant de suivre des leçons de danse à l’école de Madame Ludmilla Chiriaeff. Vient ensuite l’Université Laval, où elle est inscrite en journalisme et information, alors qu’elle participe également à de nombreuses créations collectives avec la Troupe de théâtre Les Treize, cette authentique pépinière de talents qui a servi de rampe de lancement à plusieurs auteurs, comédiens et metteurs en scène d’ici. Bientôt, elle quitte l’université pour le Conservatoire d’art dramatique de Québec où elle termine sa formation en 1975. Par la suite, elle exerce son métier de comédienne à Québec avant d’aborder la mise en scène et l’enseignement de l’art dramatique.
Marie Laberge a été membre du conseil d’administration du Théâtre du Trident (1977-1980), du Centre d’essai des auteurs dramatiques (1978-1981) dont elle fut présidente de 1987 à 1989 et membre du comité organisateur des États généraux du théâtre. En 1981, elle recevait deux prix qui la révélaient au public: le Prix du Gouverneur général du Canada pour C’était avant la guerre à l’Anse à Gilles et le deuxième prix, catégorie court métrage, de la Communauté radiophonique des programmes de langue française pour Éva et Évelyne.
En 1988, elle est reçue Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres par le ministre de la Culture de France pour son apport à la francophonie. En 1989, elle publie son premier roman Juillet suivi, en 1992, de Quelques Adieux pour lequel elle obtient le Prix des lectrices de Elle Québec. En 1990, elle est nommée Femme de l’année en arts par le Salon de la femme de Montréal, année au cours de laquelle elle écrit et réalise un long métrage de fiction pour la télévision: Les Heures précieuses.
En 1994 paraît Le Poids des ombres suivi, en 1996, d’Annabelle, roman pour lequel elle obtient le Prix du public du Salon du livre de Trois-Rivières en 1996, le Prix des libraires du Québec, le Prix du public du Salon du livre de Montréal. En 1997, le prix Ludger-Duvernay lui est décerné pour l’ensemble de son œuvre. Son roman La Cérémonie des anges remporte le Prix des libraires du Québec 1999 et le Prix du public du Salon du livre de Trois-Rivières. En 2001, sa trilogie Le Goût du bonheur est récompensée par le Prix du public du Salon du livre de Montréal. En juin 2004, elle est faite Chevalier de l’Ordre national du Québec et, en septembre de la même année, elle est nommée Officier des arts et des lettres par le gouvernement français.
Auteure de plus de vingt pièces de théâtre, dont la plupart ont été créées à ce jour, ses principaux titres sont: C’était avant la guerre à l’Anse à Gilles (pièce produite chez Duceppe en septembre 1981 et en décembre 1997), Avec l’hiver qui s’en vient, Ils étaient venus pour..., Jocelyne Trudelle trouvée morte dans ses larmes, Le Banc, Deux tangos pour toute une vie, Oublier (chez Duceppe, dans une mise en scène de l’auteure, en octobre 1987, soit quelques semaines après sa création au Théâtre National de Belgique), Aurélie, ma sœur, Le Faucon (créé chez Duceppe, dans une mise en scène de l’auteure, en 1991), Pierre ou la Consolation.