C'était avant la guerre à l'Anse-à-Gilles
1936, à L’Anse-à-Gilles, au bord du fleuve. Une société sclérosée, bien pensante, impitoyable, qui, sous un vernis bien astiqué, exploite sans compassion ces femmes, qui, à leurs yeux, n’ont droit qu’à la besogne inhérente à leur condition de servantes soumises. À quoi rêve-t-on quand on nous interdit même de rêver? Faut-il accepter de «mourir dans lé silence et l’ordinaire», ou partir? «P'tête ben que c’est pareil ailleurs, p'tête ben que l’silence pis là prière mènent partout dans l’monde, mais au moins je l’aurai parce que je l’aurai VU.»
La difficulté de faire des choix. Le courage de changer le cours des choses. C’était avant la guerre à L’Anse-à-Gilles, le cri émouvant de la révolte d’une femme pour qui le temps du silence est révolu.