Ils étaient tous mes fils
«La vérité d’un homme, c’est d’abord ce qu’il cache.» -André Malraux Au mois d’août. Après la guerre. Profondément marqués par la disparition au combat de leur fils Larry, les Keller s’accrochent à une apparente normalité. Ils affichent une aisance financière et une réussite sociale admirées de tous. Joe, le paternel, self-made man prospère, se remet d’une accusation de négligence criminelle après avoir vendu des pièces d’avion défectueuses. Vingt et un soldats américains se sont écrasés. Il a été innocenté, mais son partenaire, père de la fiancée de son fils manquant, croupit toujours en prison. Alors que Kate, la mère, refuse obstinément l’idée que Larry puisse être mort, une violente tempête déracine l’arbre planté à sa mémoire, un mariage inattendu est envisagé, une visite jette une nouvelle lumière sur le crime. Et voilà l’effondrement tragique de l’équilibre précaire des Keller. Reflet du climat social et économique qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, condamnant l’idéal américain de prospérité, Ils étaient tous mes fils d’Arthur Miller (La mort d’un commis voyageur, Les Sorcières de Salem) traite de façon magistrale des responsabilités individuelles et collectives, de force morale et de lâcheté. Derrière les apparences du quotidien ordinaire d’une typique famille de banlieue, on nous présente une extraordinaire tragédie. Ou quand le rêve américain tourne au pire cauchemar... Ce texte puissant de Miller — qui aurait eu 100 ans cet automne — lui vaudra son premier Tony Award.