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Soirée-bénéfice 2025
Duceppe

Programme — Run de lait

Du 22 au 26 novembre 2023, Duceppe présente Run de lait, de Justin Laramée, une coproduction de VA arts vivants et du Théâtre du Trident.

L'industrie laitière au Québec

Le secteur laitier est le secteur agroalimentaire le plus important au Québec. À lui seul, il génère 27% des recettes agricoles de la province avec une production annuelle de 3,46 milliards de litres, générant 64 836 emplois et contribuant au PIB à la hauteur de 5,3 milliards de dollars (2021). 


Le Québec est aussi le plus grand producteur de lait au Canada. Il fournit près de 40% de la production laitière nationale et compte sur son territoire près de la moitié des fermes au pays, disposant donc de fermes plus petites que la moyenne canadienne (73 vaches par exploitation laitière en moyenne au Québec, tandis qu’on en compte 175 en Colombie-Britannique). 


En 1980, à la naissance de l’auteur, il y avait 21 982 fermes laitières québécoises. Au moment de créer ce spectacle en mars 2022, il n’en restait que 4 766.

Photo: Kelly Jacob
David Laurin et Jean-Simon Traversy

Mot des codirecteurs artistiques

Quand un artiste nous aborde pour nous parler d’un nouveau projet de création, on se fait toujours un devoir de s'assurer que la personne devant nous soit portée par une impulsion, un feu intérieur, une urgence de dire ou d’agir. Une bonne partie de notre travail à la direction artistique consiste à alimenter et à canaliser ce feu pour permettre à l’artiste et à son équipe de se rendre à bon port.

La première fois que Justin nous a parlé de son intention de se lancer dans l’aventure du théâtre documentaire et de se pencher sur la réalité de l’industrie laitière québécoise, son impulsion était évidente. Le ton de sa voix et l’étincelle dans ses yeux laissaient peu de doutes quant à l’avenir de son projet. La rigueur de son processus d’enquête combinée à la recherche de langage scénique de son équipe et à l’accompagnement d’Anne-Marie Olivier et du Trident ont éventuellement permis à Run de lait de causer la surprise et de remporter le prix du meilleur spectacle de l’Association québécoise des critiques de théâtre (section Québec).

C’est donc avec bonheur que nous avons reconnu le feu qui animait Justin lors de nos discussions sur les planches du Trident et de La Licorne, l’an dernier. Son souci d’accessibilité, son désir de pousser la réflexion collective et de redonner ce spectacle aux gens de partout au Québec nous ont touchés droit au cœur et nous ont convaincus que ce spectacle devait être présenté chez Duceppe. Après les présentations de J’aime Hydro et de Tout inclus entre nos murs, force est de constater que le théâtre documentaire poursuit son ascension. Qui sait s’il ne reviendra pas éventuellement par le biais de nos résidences de création? À suivre…

D’ici là, on tient à remercier Justin, VA ! arts Vivants et Encore pour leur confiance. Et merci à vous, cher public, pour votre curiosité, votre fidélité et votre enthousiasme.

Bon spectacle!

David et Jean-Simon
Codirecteurs artistiques

Photo: Martine Doyon
Justin Laramée

Mot de l'auteur

Il n’y a pas de chemin trop long qui nous mène jusqu’à nous-même. Lorsque j’ai accepté presque par hasard de me pencher sur l’industrie laitière québécoise, la «chose agricole» me fascinait, comme un tableau qu’on décrit à haute voix, mais que l’on voit pour la première fois. D’un côté je percevais ce monde de manière bucolique et pastorale, et de l’autre je le trouvais dur et éreintant. Comme souvent dans la vie, cela prend du temps et de la réflexion pour comprendre qu’une chose aussi complexe que la production laitière est souvent tout ça à la fois, et de toute évidence bien plus encore. 

À tou·te·s ceux et celles qui m’ont ouvert leur porte, leur étable, leur bureau, leur usine, leur coeur: merci. À tou·te·s ceux et celles qui ont creusé, éroché, labouré et fertilisé cette création avec moi: cette récolte est la nôtre. Finalement, à Émilie, Édouard et Nina, ma famille, qui ont accepté au cours des 5 dernières années (parfois malgré eux·elles!) de faire ce voyage avec moi: je n’aime rien au monde plus que vous. La production laitière est la plus importante production agricole au Québec et aussi la plus complexe. C’est notre ADN comme disait Geneviève Racine. Ce long chemin dans les dédales de notre identité alimentaire m’a conduit, non sans heurts, jusqu’à moi-même. Encore une fois, le tableau est à la fois paradoxal et inclusif: il y a encore du fromage dans mon frigo, et pourtant, la chose qui compte le plus selon moi, c’est la transition écologique. Merci d’être là, et surtout de faire ce chemin jusqu’à vous avec nous.

Justin Laramée
Directeur artistique VA ! arts vivants, auteur, acteur, co-metteur en scène et coproducteur (bref le gars qui fait pas mal de tout, comme un producteur laitier)

Bio de Justin Laramée

Justin Laramée a participé à plus d’une cinquantaine de pièces depuis sa sortie du Conservatoire de Montréal en 2003. Comme acteur, on a pu le voir entre autres dans L’Iliade (Théâtre Denise-Pelletier), 1984 (Trident), La campagne (Prospero), Cérémonial (Espace Go), Noir (Quat’sous). Chez Duceppe, il fait partie de la distribution de la pièce Oslo en 2018.

Comme auteur, on lui doit Run de lait (Le Trident, La Licorne), Éloges de la fuite (La Licorne) et Transmissions (La Licorne) pour lequel il remporte le Prix Gratien-Gélinas.

Comme metteur en scène, il est derrière Nous irons cirer nos canons numériques dans un sweatshop portugais (Aux Écuries) et SEEKER (CTD'A). Il est directeur éditorial de la collection scène chez SOMME TOUTE et directeur artistique et général de VA arts vivants.

Dernière mise à jour: printemps 2023
Photo: Jérémie Battaglia
Olivier Normand

Mot du co-metteur en scène

Il y a environ deux ans et demi, j’ai rencontré Justin Laramée dans un café. Il voulait me parler d’un projet de théâtre documentaire sur l’industrie laitière sur lequel il travaillait avec Benoît Côté depuis un bon moment déjà. Je pense que la rencontre a duré 20 minutes: 5 minutes pour savoir que ça marcherait entre nous deux et 15 minutes pour faire des blagues. Puis nous nous sommes mis au boulot pendant deux ans. Après notre dernier enchaînement en salle de répétition, j’ai dit à l’équipe qu’une des choses qui me rendait le plus fier de ce spectacle, c’est que je sais qu’on n’aurait pas pu le faire il y a 10 ou 15 ans. Moi je sais que je n’aurais pas pu. Je n’aurais pas eu le calme et la patience qu’il faut pour ne pas paniquer devant la somme exhaustive de recherche sur le sujet, l’ampleur des enjeux soulevés et la délicatesse nécessaire pour mener ça jusqu’à vous. Le théâtre est un espace de dialogue, un de ses derniers bastions j’oserais même dire. Et ce soir, une parole citoyenne vous est tendue. En espérant qu’elle résonnera quelque part en vous et que vous prendrez le relais à votre façon. 

J’ai une pensée particulière pour la famille de ma mère, les Vermette, qui ont tenu une laiterie qui a longtemps été le coeur du village de St-Agapit, ainsi que pour Josef et Marie qui m’ont permis d’être un témoin privilégié de la production laitière aujourd’hui. Un merci énorme à l’équipe du Trident de nous donner les moyens de faire ça. C’est un vrai cadeau. Merci aux concepteur·ice·s. Vous êtes magiques.

Merci à vous d’être venu·es.

Olivier Normand
Co-metteur en scène

Bio d'Olivier Normand

Créateur polyvalent issu du Conservatoire d’art dramatique de Québec, Olivier Normand s’illustre comme acteur, metteur en scène et enseignant. Comme comédien, il a brillé dans une quinzaine de productions dont Tout ce qui tombe de Véronique Côté (2012), Britannicus de Racine (2013), Le songe d’une nuit d’été (2019) et Roméo et Juliette (2020) de Shakespeare. Il a collaboré avec Robert Lepage dans Jeux de cartes: Cœur (2013-2016), Vinci (2015) et Les aiguilles et l’opium (2016 à aujourd’hui), joué en français et en anglais en Europe et aux États-Unis, où il reprenait le rôle de Marc Labrèche.

Comme metteur en scène, sa proposition du Songe d’une nuit d’été a remporté, en 2017, le Prix AQCT – Québec pour la meilleure mise en scène. Il a aussi piloté des spectacles de cirque pour Flip Fabrique dont Attrape-moi, qui a entre autres tenu l’affiche pendant six mois à Berlin, et Blizzard, créé en 2019 à Amsterdam.

En tant qu’auteur, il a participé au collectif L’art de la chute, présenté en 2018 à La Licorne. Succès public et critique lors de sa création en 2017 au Théâtre Périscope à Québec, L’art de la chute récoltait la même année deux prix de l’AQCT dans les catégories meilleur spectacle et meilleur texte. La pièce a aussi remporté le Prix du CALQ – Œuvre de l’année dans la Capitale-Nationale, en 2018.

Dernière mise à jour: printemps 2023
Photo: David Ospina
Benoît Côté

Mot du concepteur sonore et interprète

Ça m’arrive à chaque automne. Ma mère m’appelle pour m’annoncer l’arrivée au petit matin de la batteuse géante du voisin venue procéder à la récolte du maïs. Je pars en vitesse de Montréal pour aller aider mon père à acheminer les remorques à grains aux énormes silos de la Coop de Sainte-Rosalie. Une fois arrivé au fond du rang, je saute dans le tracteur Case tout rouge pétant dans le chemin terre. Je barre le différentiel, prends la vitesse la plus basse et m’assure de garder les roues bien enlignées dans les rayons. À quelques pouces du chemin, c’est la boue d’octobre; le tracteur et ses deux remorques pleines font près de cinquante tonnes et iront facilement s’y échouer (ça m’est arrivé une fois et on a perdu l’avant-midi à me déprendre, j’en suis encore un peu traumatisé). 

Sur la route, la vraie route d’asphalte, des automobilistes sans dessein me coupent un peu serré, me dépassent. Puis à la Coop, je me mets en file derrière les camions remorques, monte sur la pesée (45.600 kilogrammes) et me rends aux silos. Sous ceux-ci, ces cylindres de béton, ces labyrinthes de convoyeurs, j’ouvre une après l’autre les trappes des deux remorques et libère enfin les grains, que dis-je, les pépites d’or qui se déversent dans un accablant nuage de poussière. Un employé de la Coop vient réclamer mon reçu sur lequel est consigné le taux d’humidité de la récolte, sentence ultime. Celui-ci me dévisage. Nous n’avons pas encore échangé le moindre mot et pourtant, il est méfiant. «Tu’l’fils à M. Côté, toé?», qu’il me demande pratiquement en criant par-dessus le vacarme de la visse infinie qui emporte le grain. J’ai beau avoir revêtu la pire chienne de travail, la casquette Round-Up, même forcé un peu mon accent montérégien, je n’en suis pas moins démasqué. «C’tu toé qui habite à Montréal, c’tu toé l’artissss?».

L’art et l’agriculture ne se parlent jamais. Tous les impératifs, l’ordre de priorité de l’existence les séparent. Une des agréables ironies de Run de lait c’est que c’est un projet qui est venu au monde à un moment où Justin et moi nous cherchions justement un projet agricole: planter des vignes? Commercialiser notre propre tamari avec le soya de la ferme? Nous avons finalement fait un show... mais pour essayer enfin que l’agriculture parle à l’art et que l’art lui réponde avec justesse. Plus encore: pour tracer le plus fidèlement possible, avec les voix réelles de ses vrai·e·s acteur·ice·s, le portrait d’un secteur de la société qui rend possibles tous les autres. 

Merci au Théâtre du Trident de nous avoir donné la possibilité du risque, le privilège de l’invention. Aussi, la chance d’une rencontre formidable avec Olivier, Marie-Renée, Christian, Jacinthe bien sûr, et toute l’équipe. Merci à mes parents qui nous regardent toujours par-dessus l’épaule. Et mes enfants et mon amour que je vais retrouver bien vite... Merci à Justin, mon collaborateur à jamais.

Benoît Côté
Concepteur sonore et interprète

Bio de Benoît Côté

Benoît Côté est doctorant en musique de l’Université de Montréal. En 2005, il s’est vu remettre un prix en composition du Conservatoire de musique de Montréal. Artiste polyvalent, il compose des pièces pour des ensembles de tout genre ainsi que pour le théâtre, la danse et la publicité. De plus, il reçoit des commandes d’œuvres de l’Ensemble contemporain de Montréal +, de Code d’accès, de l’ensemble de flûtes Alizé, de New Music Concerts de Toronto, de l’Orchestre symphonique de Longueuil ainsi que de la Société de musique contemporaine du Québec. Il a d’ailleurs participé à la pièce musicothéâtrale La fugue, qui a déjà été présentée plus d’une centaine de fois au Québec et à l’étranger et pour laquelle il a reçu le prix Opus meilleure production jeunesse 2010. Il est en nomination en 2007 pour le Prix Opus de la création de l’année pour sa pièce Les chiens. En 2006, il remporte un premier prix de composition de la Fondation Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique pour sa pièce Dis-moi quelque chose. Il se verra remettre un second prix de cette même fondation en 2008 pour sa pièce Pan-toutt.

RUN DE LAIT
Durée: environ 2h sans entracte


Une coproduction de
VA ARTS VIVANTS 
LE TRIDENT


En collaboration avec
THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE
THÉÂTRE GILLES-VIGNEAULT
VALSPEC
VILLE D'ALMA SPECTACLES
ESPACE LE VRAI MONDE
THÉÂTRE DE LA VILLE


Une présentation
DUCEPPE


Texte et idée originale
JUSTIN LARAMÉE


Co-mise en scène
OLIVIER NORMAND
JUSTIN LARAMÉE


INTERPRÉTATION


JUSTIN LARAMÉE accompagné de
BENOÎT CÔTÉ

CONCEPTION


Assistance à la mise en scène et direction de tournée 
JACINTHE NEPVEU


Scénographie et costumes
MARIE-RENÉE BOURGET HARVEY


Conception sonore
BENOÎT CÔTÉ


Éclairages
NYCO DESMEULES


Direction technique et régie
JUSTIN VERONNEAU


Régie son

JEAN GAUDREAU


Direction technique Duceppe
CLAUDIO BUONO


Cheffe habilleuse
DIANE LEDUC


Les services techniques sont assumés par

Chef machiniste
JEAN-PIERRE DEGUIRE


Chef sonorisateur
DAVE LAPIERRE


Chef éclairagiste
SYLVAIN RATELLE

ÉQUIPE DUCEPPE

Codirection artistique
DAVID LAURIN et JEAN-SIMON TRAVERSY


Direction générale
AMÉLIE DUCEPPE


Direction administrative
SAM LABRECQUE


Direction de production
HAROLD BERGERON


Direction des communications et du marketing
MARIE-CLAUDE HAMEL


Direction technique
CLAUDIO BUONO
LOUIS CARPENTIER


Gestionnaire des ventes et du service à la clientèle
JULIE VIGNEAULT


Responsable – Philanthropie et partenariats
ANTONINE SALINA


Chargée de projets - communications
MAGALI DORÉ


Coordination marketing
SOPHIE CAZENAVE


Responsable des relations avec la communauté
STEAVE RUEL


Coordination - philanthropie et partenariats
CATHERINE GINGRAS



Coordination de production
SOPHIE MARTIN


Adjoint aux ventes
JOËL FULLUM GRENIER


Adjointe à la direction des communications et du marketing
DAPHNÉ BACHANT


Assistant à la direction technique
ACHILLE MARTINEAU


Comptabilité
JOSÉE PRAIRIE
MORGANE MORU


Préposées aux ventes
MARIE-JOSÉE RIOUX


Les personnes malentendantes peuvent apporter leur baladeur et le régler sur la fréquence Place des Arts 107,9 FM
. Il est aussi possible d'emprunter un baladeur sur place. Les appareils sont disponibles à la barrière de perception des billets, à l'entrée du Théâtre Jean-Duceppe, et seront prêtés en échange d'une carte d'identité. Simplement en faire la demande au personnel d'accueil. Il est également possible d'emprunter des écouteurs. Ceux-ci seront nettoyés entre chaque utilisation.


Les représentations de Run de lait sont rendues possibles grâce au Plan de relance économique du milieu culturel du gouvernement du Québec.


Duceppe est membre de Théâtres associés (T.A.I.)

Merci à nos partenaires gouvernementaux

Photo: Audrey Mainguy
À voir dans le foyer du Théâtre Jean-Duceppe

Exposition: Les visages de la run de lait

En écho à la pièce Run de lait, de Justin Laramée, les photographies d'Audrey Mainguy, tirées de l'exposition Les visages de la run de lait du Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation, mettent en lumière des travailleur·euse·s de l'industrie laitière de sa région.

BIENTÔT À L'AFFICHE