

Programme — La faune locale
Pièce présentée en formule 5 à 7, du 9 septembre au 26 septembre 2025, dans les coulisses du Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts. Une production La Bête Humaine.

Mot des codirecteurs artistiques
En mai 2024, Duceppe a lancé un appel à projets destiné aux compagnies de la relève pour trouver nos deux spectacles en formule 5 à 7 de la saison 2025-26. Parmi les 42 projets reçus, un de nos coups de cœur a été la pièce La Faune Locale de Stéphanie Labbé, présentée par le Théâtre La Bête Humaine.
Stéphanie Labbé est une dialoguiste rare. Elle a le talent de créer des personnages auxquels on s’identifie et des situations aux enjeux enflammés. Avec La Faune Locale, elle braque sa loupe sur des travailleur·euses qui doivent naviguer dans des structures où le profit l’emporte sur l’empathie. Avec son humour grinçant, elle nous renvoie en pleine gueule nos mécanismes de défense, notre façon d’interagir et notre impatience.
Qu’est-ce qui motive cette cruauté ordinaire? Comment ces petites violences, souvent invisibles, peuvent-elles parfois laisser des traces si profondes? Cette férocité banale s’immisce malheureusement dans nos relations familiales, amoureuses, professionnelles. Dans La Faune locale, l’équipe pousse la comédie jusqu’aux côtés sombres de l’humanité.
Une autre force de cette proposition artistique, c’est l’équipe réunie. Nous sommes très heureux d’accueillir six interprètes dans notre coulisse. Véronique Côté, metteuse en scène de talent et directrice d’acteur-ices précise, pilote cette aventure avec rythme et générosité.
Finalement, merci au Théâtre La Bête Humaine pour cette production de qualité. Son directeur artistique et général, Yannick Chapdelaine, a le don de repérer des textes engageants, de créer une structure bienveillante et de produire des spectacles de qualité.
Et finalement, merci à vous d’être là!
On vous souhaite un très bon spectacle!
David et Jean-Simon
Codirecteurs artistique de Duceppe

Mot de l'autrice
J’ai imaginé une ville en colère.
Une ville où l’on conduit nos autos, nos vélos, nos trottinettes, sans se soucier des autres, comme si nous étions seul·es au monde.
J’ai imaginé une ville où l’on ne s’excuse pas lorsqu’on commet une erreur, une ville où on insulte sans gêne nos semblables sur les réseaux sociaux.
J’ai imaginé des personnages qui mesureraient leur taux de bonheur et la réussite de leur vie comme une compagnie calcule ses rendements trimestriels, des personnages qui sont soit victimes, soit bourreaux, souvent les deux.
J’ai imaginé des quartiers où la pression toujours plus grande de performer notre vie et notre bonheur nous rendrait insensibles aux gens qui nous entourent, et des quartiers où cette colère qui nous habite se transformerait en violence… en horreur.
J’ai imaginé une histoire dans laquelle les gens vivent avec la peur au ventre en permanence et avec le sentiment que la vie est une course folle qu’il faut gagner coûte que coûte.
Avec La faune locale, j’ai voulu pointer une loupe sur ce système qui nous transforme parfois en bête.
Peut-être, surtout, parce que l’art est une soupape incroyable pour parler de mes angoisses profondes.
Bon spectacle!
Stéphanie Labbé, autrice de La faune locale

Mot de la metteuse en scène
Dans La faune locale, quelque chose de terrible va arriver.
On le sait bien avant que ça arrive.
On le pressent et on le devine, confusément, sans arriver à identifier précisément le danger.
Et tout comme dans notre monde, même si on le sait bien avant que ça arrive, on échoue à l’empêcher.
Et l’on observe, fasciné·es, comme dans un vivarium, une galerie de personnages difficiles à aimer se débattre avec la violence ordinaire, insidieuse, qui infiltre chacune de leurs relations. C’est une violence sourde, presque invisible, celle des dynamiques de pouvoir que le capitalisme a installlées profondément dans nos psychés: chacun veut sa part, chacun veut gagner, chacun croit mériter mieux que ce que cette vie lui offre, et face à ce jeu cruel, on rit jaune de reconnaître la petite avidité acide qui nous grignote toutes et tous en secret.
Les gagnant·es et les perdant·es de cette joute mortelle ne seront pas celles et ceux qu’on pense.
Tout comme dans notre monde, la violence est partout, comme un poison auquel on se serait doucement habitué·es.
Et personne n'est à l'abri.
Et tant que tous nos rêves seront dictés par la grande idée de la propriété, de la possession (un char, une femme, des enfants, une maison, un chien, des vacances à Cancùn), tant que nos imaginaires seront infusés de cette idée que si nous travaillons fort nous aurons droit à toutes ces choses, rien ne s’apaisera.
Ça fait peur, non?
Tout ceci est terrible et pourrait être horriblement déprimant, mais heureusement pour nous, au moins, ça fait du bon théâtre.
Bonne soirée !
Véronique Côté, metteuse en scène de La faune locale
Bio de la metteuse en scène Véronique Côté
Véronique Côté est comédienne, autrice et metteure en scène. Depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2002, elle a joué dans près d’une trentaine de productions théâtrales et a été dirigée notamment par Édith Patenaude, Wajdi Mouawad, Frédéric Dubois et Steve Gagnon. Elle était de la distribution de 1984 (Théâtre du Trident / Théâtre Denise-Pelletier) et de Fendre les lacs (Théâtre aux Écuries / Théâtre Périscope). On a également pu voir son talent dans Attentat (Théâtre de Quat’sous) et La fête sauvage (Théâtre de Quat’sous), deux créations auxquelles elle a collaboré comme co-autrice et comme metteuse en scène.
Au petit écran, nous avons pu voir Véronique dans Complexe G, une réalisation de Pierre Paquin, ainsi que dans Léo, une émission de Fabien Cloutier, diffusée sur le Club Illico. Sur grand écran, Véronique a été de la distribution de Madame Mollard, un court métrage de L. Hurtubise et M-Émilie St-Pierre.
À titre de metteuse en scène, elle a dirigé les pièces Faire l’amour, Scalpée et Venir au monde d’Anne-Marie Olivier. Ses pièces pour enfants Flots, Tout ce qui brille voit et Les choses berçantes, dont elle signe également les mises en scène, ont eu un magnifique rayonnement au Québec et en France.
Comme autrice, elle co-écrit, avec Steve Gagnon, le recueil Chaque automne j’ai envie de mourir, publié dans la collection Hamac. Elle publie sa pièce Tout ce qui tombe - finaliste aux Prix du Gouverneur général en 2013 - aux Éditions Leméac, et chez Nouveau Projet (Atelier 10), elle publie La vie habitable, les collectifs S’appartenir(e) et La fête sauvage, ainsi que les articles Îles (trois) et La consigne lumineuse. Le projet politique Ne renonçons à rien, édité chez Lux, bénéficie également de sa plume.
Avec la pièce Je me soulève, collectif qu’elle co-dirige avec Gabrielle Côté, elle prouve une fois encore que sa vision et son talent indéniable font d’elle une voix nécessaire pour alimenter la poésie dans la communauté. Véronique signe également des chroniques dans le Devoir ainsi qu’à la radio, sur la chaîne ICI Première.
Chez Duceppe, on a pu la voir jouer dans les pièces Consentement (saison 2018-2019) et Quand la pluie s'arrêtera (saison 2017-2018).
Dernière mise à jour: printemps 2025

Mot du directeur artistique de La Bête Humaine
Il y a beaucoup d’humour dans la dramaturgie de Stéphanie Labbé et ça lui donne un pouvoir indéniablement rassembleur. L’humour est le meilleur lubrifiant pour porter une réflexion sérieuse. Sa pièce, comme un miroir grossissant, aborde la difficulté que nous avons à entrer en relation les un·es avec les autres, et notre manque flagrant d’empathie. Dans le monde institutionnel et individualiste dans lequel nous vivons, nos rapports humains se rapprochent davantage de la bête que d’un idéal humaniste. Hobbes l’a si bien résumé avec sa phrase désormais célèbre: «L’homme est un loup pour l’homme.»
Avec La Bête Humaine, je me suis toujours intéressé aux textes qui soulèvent des questions éthiques, à cette ligne fine qui distingue l'Homme de l'animal, son instinct, son système de valeur et ses mécanismes de défense qui réagissent souvent à un besoin vital de considération et d’approbation. Tous les personnages de la pièce sont des bêtes humaines qui répondent à leurs égos démesurés et qui, souvent sans en avoir conscience, écorchent tout ce qui se trouve sur leur passage. Mais les conséquences de ce système peuvent être fatales. Qui sera épargné?
Merci à Jean-Simon et David pour votre confiance, merci à Véronique pour ton engagement et merci à vous, cher public, car votre présence donne tout son sens à notre démarche.
Bon théâtre!
Yannick Chapdelaine, directeur artistique de La Bête Humaine
Remerciements
Un immense merci à Jean-Simon Traversy, David Laurin, Sophie Martin, Achille Martineau, Magali Doré et toute l’équipe du Théâtre Duceppe pour la confiance et l’accueil chaleureux.
Merci à tous les artistes qui ont participé aux différentes étapes de création : Éric Cabana, Josée Deschênes, Sylvie de Morais, Alexandre Fortin, Reynald Robinson, Anne-Justine Guestier, Denis Bernard, Danielle Proulx, Anne Trudel, Yves Bélanger, François Lemieux, Guillaume Corbeil et Sasha Dion. Nous remercions également le CEAD, Mélissa Larivière, le Festival ZH, le théâtre Aux Écuries, Maxime Paré-Fortin, Jérémie Earp-Lavergne, Gabrielle Cadieux-Gagnon, la ferme Éboulemontaise, Amélie Prévost, Mélanie Primeau, Xavier Madore, Gaël Brard et Maxime Bélanger.
Et un merci tout spécial au Conseil des arts et des lettres du Québec pour votre soutien.
En savoir plus sur La Bête Humaine

Descriptif:
Nous sommes La Bête Humaine afin d'exprimer notre admiration pour l'auteur Émile Zola qui sut tracer des portraits crues des êtres humains et de la société de son époque. Notre théâtre repose sur une direction d'acteur forte au service d’une grande vérité et empreint d'humanité. Nous produisons des textes dramatiques explorant les thèmes de la nature humaine, de l'instinct « animal », des conflits internes et proposant toujours une réflexion sociale sur des enjeux sociétaux actuels.
Historique:
BÉA, la première production de La Bête Humaine (de l’auteur anglais Mick Gordon traduite par Yannick Chapdelaine et mise en scène par Olivia Palacci qui propose une réflexion sur le suicide assisté) est présentée au théâtre Prospero en avril 2015. La pièce est reprise à La Licorne en avril 2018 et est ensuite sélectionnée au ROSEQ et à RIDEAU afin de poursuivre son périple en tournée dans plusieurs régions du Québec. En raison de la pandémie, BÉA est freinée dans son envol. La pièce a été joué plus de cinquante-cinq fois à Montréal et un peu partout au Québec. La Bête Humaine organise des discussions afin d'aborder certains des enjeux soulevés dans ses productions. À la Licorne le 19 avril 2018, pendant les représentations de BÉA, la compagnie propose une discussion post-spectacle portant sur l'aide médicale à mourir animée par Patrick Lagacé. La député Véronique Hivon, la docteure urgentologue Marie-Michelle Robert et la comédienne Léa Simard (qui a accompagné sa mère dans la mort) y participent.
BLINK, la deuxième production du Théâtre La Bête Humaine (de l’auteur anglais Phil Porter traduit par Yannick Chapdelaine et mis en scène par Charles Dauphinais qui aborde l’enjeu de la solitude grandissante à l’ère des nouvelles technologies) a obtenu un succès populaire et critique. La pièce est présentée au théâtre Prospero en 2017 et visite le Centre d'Art Diane Dufresne par la suite dans le cadre du festival Fous de théâtre.
La pièce L’INFRAMONDE, de l’autrice américaine Jennifer Haley dans une traduction d’Étienne Lepage et une mise en scène de Catherine Vidal, une dystopie théâtrale qui propose une réflexion philosophique sur le manque de règles éthiques et morales dans le monde virtuel, est présentée à la Licorne en 2020 puis reprise à la salle Fred-Barry en 2023. Une discussion post-représentation portant sur la cyberdépendance a été organisée en mars 2020 à la Licorne avec le docteur Jean-Pierre Chiasson, fondateur de la clinique Nouveau-Départ, et l'humoriste Alexandre Champagne, fondateur de l'organisme CIEL qui vient en aide aux cyberdépendants. La discussion est animée par Nadia Seraiocco, journaliste, vulgarisatrice scientifique et spécialiste des nouvelles technologies.
HISTOIRES POUR FAIRE DES CAUCHEMARS du dramaturge Étienne Lepage dans une mise en scène de Jocelyn Pelletier est une pièce pour enfants qui aborde le bien, le mal et le sens de la responsabilité. La production est programmée au Théâtre Les Gros Becs (2023), à la Maison Théâtre (2024), à Sherbooke (2025) et parcourera le Québec en 25-26 (Laval, Jonquières, etc.). La pièce a été mise en nomination par l’Association québécoise des critiques de théâtre de Québec (AQCT) dans la catégorie « meilleur spectacle jeune public » pour la saison 23-24.
En 2025, nous accueillons l'autrice Stéphanie Labbé en résidence à La Bête Humaine pour la saison. Deux de ses pièces seront présentées: LA FAUNE LOCALE au 5 à 7 de Duceppe en septembre dans une mise en scène de Véronique Côté et APRÈS T'AVOIR BORDÉ TENDREMENT JE MEURS à Jean-Claude Germain du CTD'A dans une mise en scène de Gabrielle Lessard en novembre. Ses textes proposent une réflexion sur l’individualisme, la quête de réussite à tout prix et la montée de l'anxiété et de la violence dans nos sociétés. Ce sont des réflexions que La Bête Humaine est fière de mettre de l'avant cette saison, le théâtre est un espace idéal pour réfléchir collectivement.
Biographies des comédien·ne·s
Traumavertissement
La pièce La faune locale est une comédie, mais elle contient des scènes de violence psychologique ainsi qu’une scène explicite de violence physique. Le sujet de l’infertilité y est également évoqué. Nous préférons vous en avertir.
Besoin d’aide?
SOS Violence
1 800 363-9010 – 24/7
LA FAUNE LOCALE
Durée: environ 1h
Texte
STÉPHANIE LABBÉ
Mise en scène
VÉRONIQUE CÔTÉ
Une production
LA BÊTE HUMAINE
INTERPRÉTATION
Joanie
MARIE BERNIER
Martin
YANNICK CHAPDELAINE
Yan
ALEXANDRE DUBOIS
Nathalie
TANIA KONTOYANNI
Sarah
STÉPHANIE LABBÉ
Claude
ROGER LA RUE
CONCEPTIONS ET COLLABORATIONS
Assistance à la mise en scène et régie
SANDY CARON
Direction de production
YANNICK CHAPDELAINE
Scénographie et costumes
MARIANNE LONERGAN PILOTTO
Éclairages
FLAVIE LEMÉE
Musique
ANTOINE BÉDARD
Mouvement
JÉRÉMIE EARP-LAVIGNE
Voix radio
ALEXANDRE FORTIN
Création des petites bouchées
GABRIELLE CADIEUX-GAGNON de la ferme ÉBOULEMONTAISE
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Direction technique Duceppe
ACHILLE MARTINEAU
Direction de production Duceppe
HAROLD BERGERON
Cheffe habilleuse Place des Arts
SYLVANA FERNANDEZ
Les services techniques sont assumés par

ÉQUIPE DUCEPPE
Codirection artistique
DAVID LAURIN & JEAN-SIMON TRAVERSY
Direction générale
AMÉLIE DUCEPPE
Direction administrative
SASKIA ROLLAND-BEZEM
Direction de production
HAROLD BERGERON
Direction des communications et du marketing
MARIE-CLAUDE HAMEL
Direction technique
CLAUDIO BUONO
LOUIS CARPENTIER
ACHILLE MARTINEAU
Direction affaires publiques et financement stratégique
ANTONINE SALINA
Gestionnaire des ventes et des services
JULIE VIGNEAULT
Chargée de projets - communications
MAGALI DORÉ
Coordination marketing
SOPHIE CAZENAVE
Coordination de production
SOPHIE MARTIN
Coordination - philanthropie et partenariats
CATHERINE GINGRAS
Adjoint aux ventes
JOËL FULLUM GRENIER
Comptabilité
JOSÉE PRAIRIE
MORGANE MORU
Préposée aux ventes
MARIE-JOSÉE RIOUX
Duceppe est membre de Théâtres associés (T.A.I.)
Les 5 à 7 Duceppe sont une présentation de
Merci aux partenaires de Duceppe
Hydro-Québec / La Caisse / Fondation Cole / Caisse Desjardins du Complexe Desjardins / La Presse / Télé-Québec
Merci à nos partenaires gouvernementaux




