Alice Ronfard
biographie
À ce jour, Alice Ronfard a mis en scène une trentaine de pièces et mérité de nombreux prix. En 1988 lui est décerné le Grand Prix de la Communauté urbaine de Montréal pour La Tempête de Shakespeare, co-traduit avec Marie Cardinal. L’année suivante, elle crée, au Festival de Théâtre des Amériques, L’Annonce faite à Marie de Claudel, qui remporte le Prix de l’Association québécoise des critiques de théâtre pour la meilleure mise en scène.
Puis, elle réalise Billy Strauss de Lise Vaillancourt (1990) et s’attaque à un texte de Koltès, Dans la solitude des champs de coton (1991). Viennent ensuite Henri IV de Pirandello (1991), des textes de Normand Chaurette : Provincetown Playhouse, Juillet 1919, j’avais 19 ans et La Società di Metis ( 1992), qu’elle monte en tant que metteuse en scène invitée au Festival Intercity de Florence consacré au théâtre québécois.
En 1992, Alice Ronfard crée un opéra de Mozart, Cosí Fan Tutte, puis un classique grec, Les Troyennes d’Euripide (1993), pour lequel elle obtient le Prix Gascon-Roux de la meilleure mise en scène. Elle revient alors au répertoire québécois avec Julie de René-Daniel Dubois (1993). Comme il vous plaira de Shakespeare (1994) et Marie Stuart de Schiller (1995) remportent deux prix du public pour les meilleurs décors, costumes et musique, ainsi que pour la meilleure interprétation féminine. En 1995, Alice Ronfard dirige Électre-Elektra, une création collective, et Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand.
Au cours des dernières années, elle a mis en scène la Seconde Surprise de l’amour de Marivaux et Quai Ouest de Koltès (1997), Yvonne princesse de Bourgogne de Gombrovicz, qui lui a valu le Masque de la meilleure mise en scène (1999), La Voix humaine de Cocteau, King de Vinaver (1999) et Floes de Sébastien Harrison (2001).
À l’automne 2001, elle monte L’Avare de Molière au Théâtre du Nouveau Monde et, l’année suivante, la version finale de L’Arche de Noé, un opéra d’Isabelle Panneton dont la création a été amorcée en 2000. Par la suite, elle participe à plusieurs laboratoires d’opéra avec l’Université de Montréal. Elle monte entre autres Idoménée de Mozart (2002), Les dialogues des Carmélites de Francis Poulenc, Le songe d’une nuit d’été de Benjamin Britten (2003), Hansel et Gretel et Prochain départ de Simon Bertrand (2006). En 2003, elle signe la mise en scène de Tristan et Iseult de Pierre-Yves Lemieux. En 2004 elle fait la conception et la dramaturgie du spectacle La complainte de Dulcinée. Par la suite, elle fait la mise en scène de Oreste à travers le temps extrait d’Électre, Une nuit en mer de Reynald Robinson (2005) et Désordre public, dont elle signe aussi la scénographie (2006).
En 2007, elle fait la mise en scène d’extraits chorégraphiques pour la compagnie Van Grimde et signe la mise en scène et la scénographie de l’opéra La faim Artaud de Analia Lugddar. Elle présentera durant les saisons 2008-2011 à l’Espace GO et au Théâtre du Nouveau monde, une trilogie des pièces d’Evelyne de la Chenelière, Désordre Public, Les pieds des anges (Espace Go) et L’Imposture (TNM).
En 2014, à l’Espace Go, elle met en scène Une vie pour deux d’Évelyne de la Chenelière, pièce à partir de laquelle elle co-réalisera un film avec Luc Bourdon qui sera présenté au Festival du nouveau Cinéma et au Rendez-vous du cinéma Québécois.
En 2016-2017 elle renoue avec Sébastien Harrisson et crée La Cantate intérieure avec le théâtre des Deux Mondes. En 2016 elle signe en collaboration avec Antoine Rigot Sous la toile de Jheronimus un spectacle de cirque théâtre avec la troupe Les Colporteurs (France-Hollande).
En 2018 elle signe la mise en scène de Candide une adaptation du roman de Voltaire au Théâtre du Nouveau Monde et assure en collaboration avec Antoine Rigot F(r)iction le spectacle des finissant·es du Centre Nationale des Arts du cirque (CNAC), présenté à La Villette à Paris.
Depuis plusieurs années elle participe à titre de dramaturge, mentor, co-metteuse en scène ou co-conceptrice à divers créations avec des artistes émergents tels que Mani Soleymanlou (Un et Deux) Dany Boudreau ((E)), Emmanuel Schwartz (Chroniques), Solène Paré(Quartett) et plus récemment en 2017, Exhibition d’Emmanuel Schwartz, présenté au Festival Trans Amériques en co-production avec l’Ancre de Charleroi et Eve Pressault (Vodka-Croissant) présenté au OFFTA.
Alice Ronfard écrit un certain nombre de textes pour la scène, parmi lesquels Les paradis n’existent pas...Jeanne d’Arc (1985), Overground (1987), Manuscrit de la Mère morte (1990) et Pour en finir avec la mémoire (1990). Chargée à plusieurs reprises du travail d’interprétation avec les danseur·euses de diverses troupes montréalaises (O’Vertigo, Pierre-Paul Savoie, entre autres), elle conçoit également, en 1996, une exposition muséale intitulée Femmes corps et âme pour laquelle elle reçoit le Prix d’excellence décerné par l’association des musées Canadien. En 2006, elle écrit À mon fils, à mon père, à mon amant, à mon ami pour le TNM d’hier à aujourd’hui, publié chez Lanctôt.
Alice Ronfard enseigne maintenant dans les différentes écoles de théâtre dans les programmes de formation en production, scénographie, jeu et mise en scène.