Les bonbons qui sauvent la vie
Les bonbons qui sauvent la vie racontent l’histoire de France, 35 ans, maniaco-dépressive, qui se retrouve en prison. La pièce se passe durant les premières semaines d'incarcération de France jusqu'à sa libération conditionnelle, deux ans et demi plus tard. Elle met en scène cinq autres moments de sa vie dont trois se passent durant les heures de visite en prison, les deux autres lors des permissions accordées pour aller chez ses parents. Les bonbons qui sauvent la vie, c’est l’histoire d’une impossible réconciliation familiale. Par la force des choses, le drame de France ramène la famille au centre de sa vie. Elle revoit sa sœur avec qui elle avait coupé tous les ponts: Brigitte la parfaite, à qui tout réussit. Lors d’une rencontre avec sa mère, France cherche en vain à exister au-delà de la Floride, du golf, bref des apparences. À quelques jours de sa sortie, elle reçoit une visite éclair de son père qui la somme de rentrer dans le rang, de marcher dans le droit chemin, comme sa soeur Brigitte, parce que lui et sa femme ne veulent plus qu’une seule chose: la paix. À défaut de cela, il la reniera à tout jamais. Lorsque France se retrouve dans la maison de ses parents, c’est toute la dynamique familiale, les rapports ambigus, complexes et les liens que le temps a tissés entre les membres de cette famille qui se dessinent devant le spectateur. Comment vivre quand ça fait trop mal? La famille de France se retrouve aux prises avec un drame qu’elle voudrait voir relégué en arrière-plan, refusant toute responsabilité, refusant de voir et d'aller voir ce qui se cache derrière le geste que France a posé. Étrangement, dans la famille de France où le règne de l'individualisme poussé à l'extrême prévaut, l'individu a très peu de place. France tente désespérément de se faire une place dans sa famille. Elle n'y arrive pas. Alors comment peut-elle espérer en trouver une dans la société? Les bonbons qui sauvent la vie, une œuvre forte sur le rejet, l’indifférence des autres et la ferme volonté de se débarrasser de tout ce qui peut ternir l’image que l’on tient à se donner face au monde, de tout ce qui peut déranger «la paix des cimetières».