Disparu·e·s (August: Osage County)
Beverly Weston, poète jadis célèbre, disparaît mystérieusement. D’urgence, ses trois filles se réunissent dans la maison de leur enfance, au milieu des plaines suffocantes de l’Oklahoma. Souffrant d’un cancer et d’une dépendance aux médicaments, leur mère Violet fera de ces retrouvailles familiales un champ miné de confrontations aussi savoureuses qu’implacables. Reproches cinglants et ripostes décapantes, les secrets étouffés volent en éclats, les rancoeurs tenaces refont surface. En ce mois d’août, dans le canton d’Osage, personne n’est épargné. Et si, au bout du compte, ce violent orage d’été se révélait salutaire…
Avec humour, vivacité et intelligence, Disparu·e·s oscille sans cesse entre comédie noire et mélodrame. Véritable escalade de tensions culminant lors d’un infernal dîner qui frise l’hystérie, cette pièce de Tracy Letts propose treize partitions truculentes, absolument réjouissantes. Autant de personnages denses, à la fois cruels et attendrissants, qui composent cette étonnante fresque familiale. Et au-delà de cette plongée dans les malheurs et les obsessions du clan dysfonctionnel des Weston, cette histoire évoque plus largement une Amérique ébranlée, en perte de repères. Considérée par plusieurs comme l’une des pièces américaines les plus marquantes des vingt dernières années, Disparu·e·s valait à son auteur un prix Pulitzer en 2008 et cinq Tony Awards, dont celui du meilleur texte.