Essai photo
Lumière sur des humain·es au grand coeur
11 septembre 2024
En marge de la pièce Les gens, les lieux, les choses, le photographe Hamza Abouelouafaa s’est rendu à la Maison Jean-Lapointe, à la rencontre de personnes qui accompagnent au quotidien ceux et celles qui cherchent à sortir de la dépendance. Pour l’occasion, ces travailleur·euses de l’ombre ont posé dans des chambres habituellement occupées par la clientèle, acceptant de replonger dans un passé qui a parfois été le leur. Lumière sur des humain·es au grand cœur qui sont là pour les autres.
Anthony, intervenant en dépendance
« C’est possible de s’en sortir. Mon rôle est d’accompagner une personne dans son processus de rétablissement sans jugement. Ma mère me disait : "Comment tu montes la plus grande montagne du monde? De la même manière que la petite montagne, un pas à la fois. Et ce qui est bien quand tu es en haut de la petite montagne, c’est que le sommet de la plus haute du monde est moins loin. Alors, fais le premier pas". » — Anthony
Johanne, intervenante
«En tant que personne qui a eu des problèmes de dépendance, je sais que c'est difficile de s'en sortir seule. C'est pourquoi je suis maintenant capable d'aider les autres. Ne reste pas seul·e. Demande de l'aide. Il y en a beaucoup, partout. Je t'attends.» — Johanne
Jessica, coordonnatrice à l'aide à l'entourage
«Ça va bientôt faire 10 ans que je m’implique pour redonner aux autres. Ça a commencé par l'aide que j’ai reçue et qui m’a amenée à apprendre à m’aimer. Ma vulnérabilité est devenue ma force. En acceptant les mains tendues, il est plus facile de laisser tomber les murs autour de son cœur qui empêchent notre flamme de vivre.» — Jessica
Patrick, coordonnateur des programmes de traitement
«Je suis là depuis 25 ans. J'ai été résident, j'ai été 5 ans bénévole et 20 ans intervenant, puis coordonnateur.
Depuis tout jeune, j'ai tout le temps voulu travailler dans la relation d'aide. M'impliquer, c'est vraiment pour redonner ce que j'ai reçu pendant ma thérapie. La dépendance ne te définit pas. Donne toi le droit d'exister pleinement.» — Patrick
Simon, intervenant
«En rétablissement depuis 11 ans, j’ai bénéficié de l’aide de nombreuses personnes pour transcender mes parts d’ombre, cultiver mon potentiel et opérer des changements durables dans ma vie. Ce parcours, jalonné de doutes, de peurs, ainsi que de petites et grandes victoires, m’a permis de me réinventer tant sur le plan personnel que professionnel, alignant mon métier d’intervenant avec une véritable mission de vie, bien au-delà d’une simple carrière.
Mon moteur? La résilience et la capacité à changer de tout être humain. » — Simon
Anika, cheffe d'équipe
«Mon conjoint avait un problème de toxicomanie et, en 2003, il a fait la thérapie à la Maison Jean Lapointe. Il m’a inscrite au programme d’aide à la famille et à l'entourage (PAFE). J’ai été impliquée bénévolement pendant quelques années au PAFE et j'ai fait un retour aux études pour travailler dans le domaine de la toxicomanie dans le but d’aider des gens à s’en sortir eux aussi.» — Anika
Crédit sur toutes les photos : Hamza Abouelouafaa
Historien de formation, Hamza Abouelouafaa est un photographe né à Marrakech, au Maroc, et établi à Montréal. Son parcours teinté par l’immigration l’amène à explorer le territoire de l’identité avec une intention de mettre en lumière des gens et des témoignages marginalisés. Il a récemment publié No man's Land, une série de portraits et de confessions intimes explorant différents aspects et questions complexes liés à la masculinité et la mobilité.
Remerciements
Merci à Anthony, Johanne, Jessica, Patrick, Simon et Anika, ainsi qu'à Judith Clément de la Maison Jean-Lapointe, un organisme sans but lucratif dont la mission est d’améliorer la qualité de vie des personnes par le traitement, la prévention, le soutien et le partage des connaissances en matière de substances et de dépendances.
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