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Cinq raisons pour lesquelles nous avons adopté l’écriture inclusive

23 décembre 2022

C’est quoi ce point?

5 raisons pour lesquelles nous avons adopté l’écriture inclusive chez Duceppe

Vous l’avez peut-être remarqué: depuis 2019, nous utilisons l’écriture inclusive dans nos communications. Ça se traduit comment exactement? Par exemple, nous privilégions des termes dont la forme ne varie pas selon le genre (les artistes), nous féminisons les professions (metteuse en scène, autrice, etc.) et nous avons également recours au fameux point médian, qui permet d’inclure plusieurs genres dans un mot sans avoir à le dédoubler. Bref, l'écriture inclusive, c’est un «ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations.» Pour alimenter votre propre réflexion sur la langue et ses usages, découvrez les cinq raisons pour lesquelles nous avons adopté l’écriture inclusive.

Nous avons adopté l’écriture inclusive parce que…

1. Ça permet à plus de personnes de se reconnaître dans nos communications

Duceppe est un théâtre rassembleur, un lieu d’échange et d’inclusion. Notre équipe est particulièrement sensible aux enjeux de représentation. Nous déployons des efforts continus pour qu’un plus grand nombre d’individus et de groupes se reconnaissent chez nous, tant sur scène qu'au sein du public et de notre équipe. Or, le travail vers une société plus inclusive passe beaucoup par l’évolution de la langue et le choix des mots

2. Ça lutte contre les biais cognitifs et les stéréotypes de genre

Il est de plus en plus démontré par des études en sciences sociales que les langues à dominance masculine comme le français entretiennent des biais cognitifs et renforcent des stéréotypes de genre. Vous êtes sceptique? Consultez cette sympathique capsule vidéo, réalisée par la scientifique Viviane Lalande, qui en cite quelques-uns

3. Ça affranchit notre langue de son passé masculiniste

Alain Rey, linguiste qui a longtemps dirigé Le Robert, explique dans un entretien rapporté dans Le Monde, que «en France comme dans les autres pays européens, une idéologie antiféministe massive imprègne la littérature du Moyen Âge et reste très sensible jusqu’au XIXe siècle: l’homme est partout. Cette idéologie a laissé son empreinte dans la langue: aujourd’hui encore, elle porte les traces des jugements de valeur du passé, ce qui a engendré des problèmes de syntaxe, des problèmes de vocabulaire et des problèmes d’accord. La langue est une page d’histoire un peu figée qui est souvent racontée par des vieillards gâteux! Le problème, c’est qu’il est très difficile de se débarrasser des vieux réflexes.» Chez Duceppe, nous joignons nos efforts à ceux des personnes qui s’emploient à affranchir la langue française de son passé masculiniste

4. Plus on va l’utiliser, plus l’usage de l’écriture inclusive deviendra intuitif

C’est vrai, l’utilisation du point médian est loin de faire l’unanimité comme moyen idéal de donner une visibilité égale aux hommes et aux femmes dans l’écriture. Il rend la lecture à voix haute difficile, et peut représenter un défi supplémentaire pour les personnes qui sont en processus d’apprentissage de la lecture. Mais la langue française regorge de mots dont la graphie diffère de la prononciation ainsi que d’exceptions orthographiques déroutantes pour un·e novice! Certaines personnes pourraient argumenter que ces irrégularités font partie de son charme… Au bout du compte, apprendre à lire et maîtriser une langue implique de s'entraîner à reconnaître les mots dans leur entièreté, et non pas à décomposer chaque syllabe. Le défi est donc d'augmenter la présence du français inclusif pour permettre à toutes et tous de s'entraîner. Heureusement, l’usage du français inclusif est appelé à se répandre dans les médias et les institutions, et plus les lecteur·trice·s y seront exposé·e·s, plus sa lecture deviendra intuitive.

5. Ça fait partie de notre ADN de nous adapter, d’évoluer, de nous transformer

Chez Duceppe, nous sommes d’avis que les langues doivent se transformer pour refléter l'évolution de la société. Et notre position d’institution théâtrale de premier plan nous donne le devoir d’adopter les pratiques les plus progressistes, même avant que celles-ci deviennent la norme.

En complément:

Dans les coulisses de la langue: Rédaction épicène, formulation neutre, rédaction non binaire et écriture inclusive (Office québécois de la langue française)

Inclusivement, Guide d’écriture pour toutes et tous (Université de Montréal)

Écriture inclusive – Lignes directrices et ressources (Gouvernement du Canada)