Programme — Être ou ne pas être un douchebag

Nous portons tous et toutes en nous, à la manière d'un enfant intérieur, un douchebag intérieur. Que ce soit sur le fond, ou sur la forme, notre douchebag intérieur se manifeste de diverses façons: par une passion pour les chars, un franc parler inopportun, une affection secrète pour le reggaeton ou le port de bijoux trop volumineux, ou trop "shiny".

Mais souvent, il est plus sournois que ça. Notre douchebag intérieur se camoufle sous des pensées intrusives, motivées par des biais vis à vis ce qui ne lui ressemble pas. Il perd de vue ses privilèges, il croit que tout lui est dû, il omet de demander pardon, de dire merci, ou d'accepter que non veut dire non.

Je crois qu'il faut prendre soin de notre douchebag intérieur, que c'est notre devoir de lui apprendre qu'il peut faire mieux. Nous devons lui faire comprendre que ce n'est pas parce qu'il ne peut pas contrôler ses pensées, qu'il ne peut pas contrôler ses actions.

J'espère que votre douchebag intérieur ne se reconnaîtra pas trop ce soir. Si oui, n'ayez crainte, je vais vous aimer pareil (peut-être juste un p'tit peu moins).

Merci d'être là.

Prenez soin de vous.

Mary-Lee xx

Karine et Malik se retrouvent. Ces anciens amants cherchent encore à vivre librement. Comme à l’époque où elle et il se fréquentaient.

Mais certaines choses semblent avoir changé.

Les personnages ont traversé des années de vie depuis leurs premiers ébats. Et semblent avoir des comptes à rendre à l’autre… depuis le temps.

Jusqu’où devons-nous légitimer nos choix de vie face à celles et ceux qui ne nous ressemblent pas? Faut-il s’effacer pour préserver l’illusion de pouvoir de l’autre? Ou bien faut-il tracer une sortie de secours avant d’avoir à justifier notre ligne éditoriale?

«The personal is political», évoquait la deuxième vague féministe.

Je te bloque. Tu me bloques. Next.

Et après? Une fois le ménage fait dans nos relations, que nous reste-t-il? Quelle est la contre-offre?

Pris·e au piège, Karine et Malik devront se regarder dans le blanc des yeux et s’expliquer autrement que par un «like».

C’est là toute la force et la beauté de la pièce de Mary-Lee Picknell: une occasion de ravissement.

Merci à cette formidable équipe: Mary-Lee, Vincent, Ophélie, Mathilde, Sarah, Marie-Ève, Marie-Audrey, Antoine et Keven.

Merci à la compagnie Les Hébertistes pour la merveilleuse invitation.

Merci à l’équipe de Duceppe pour le superbe accueil.

Bon 5 à 7!

Guillermina Kerwin