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Duceppe
Profil d'artiste

Monique Miller

© Chantal Poirier

biographie

Née à Montréal en 1933, la grande Monique Miller découvrait le jeu alors qu’elle n’était qu’une enfant, commençant son métier d’actrice à 11 ans, tandis que le monde culturel québécois était à l’aube de son extraordinaire effervescence. Monique en tombe amoureuse et ne le quittera plus, devenant l’une des artistes les plus marquantes du Québec.

La carrière exceptionnelle de cette comédienne lumineuse et inspirante arpente en fait l’histoire du spectacle vivant au Québec. Monique, que ses collègues surnomment affectueusement la «Bible du théâtre» en raison de sa prodigieuse mémoire, vivra tour à tour l’aventure des radioromans, les débuts de la télévision, l’éclosion d’un théâtre et d’un cinéma d’ici de qualité. Partout, sa fougue et son talent extraordinaires ne cessent d’émerveiller ses collaborateur·ices tout comme son public. Brillante dans le drame classique comme dans la comédie grinçante, curieuse et en perfectionnement perpétuel, elle enchaînera les succès, choisissant chacun de ses rôles minutieusement et s’y investissant avec une rigueur propre aux plus grands.

De Yolande Hébert-Charron, l’infirmière de Septième nord (1963-1967) à Madame Félix, la tenancière de bordel dans Montréal P. Q. (1992-1994), elle laisse sa marque au petit écran tout comme au cinéma, notamment dans les films Ti-Coq (1953) ou encore Jésus de Montréal (1989). Au théâtre, pendant plus de sept décennies, le répertoire interprété par Monique Miller est extrêmement varié; de la toute jeune Ciboulette de Zone de Marcel Dubé (1953) à l’inoubliable Vieille dans Les chaises de Ionesco. Ce dernier rôle, l’un des plus exigeants du répertoire théâtral qu’elle tiendra avec maestria à l’âge de 84 ans en 2018, lui vaudra d’ailleurs le prix Gascon-Roux de la meilleure interprétation féminine. Chez Duceppe, nous avons eu le privilège de l’applaudir pour la première fois en 1976, alors qu’elle partageait la scène avec Jean Duceppe dans Le dernier des Don Juan de Neil Simon. On l’a ensuite vue à l’œuvre dans une douzaine d’autres productions, parmi lesquelles Deux sur une balançoire (1978), Vu du pont (1993), La Grande Magia (1998) et Le diable rouge (2013), ces trois dernières mises en scène par Serge Denoncourt, ou encore dans À Présent (2010) de Catherine-Anne Toupin.

En plus du Québec, sa carrière est ponctuée de grands rôles et de tournées en France, en Belgique, en Russie et au Canada. Elle ne connaît aucune frontière. «Elle a fait de la scène son pays et elle porte en elle une histoire théâtrale digne d’une encyclopédie, exprime Mani Soleymanlou, dans la biographie de Monique, Le bonheur de jouer, signée par Pierre Audet. Elle monte sur scène telle une jeune fille. Elle nous montre à tous que le théâtre n’a pas d’âge. Et que c’est l’amour de ce métier, l’amour tout court qui garde jeune».

Ayant droit à de prestigieux honneurs, elle fut notamment nommée Officière de l’Ordre du Canada en 2001, puis Grande Officière de l’Ordre national du Québec en 2011. 

Rédaction: Isabelle Desaulniers