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Soirée-bénéfice 2025
Duceppe
Essai photo

Visages de la communauté chinoise montréalaise, un essai photo de Hamza Abouelouafaa

16 janvier 2024

En marge de la pièce Chimerica, Duceppe présente une série de portraits de membres de la communauté chinoise montréalaise, réalisés par le photographe Hamza Abouelouafaa.

Des jeunes, des personnes âgées, des immigrant·e·s de première, de deuxième génération ou de troisième génération, des personnes adoptées.

Pour chaque sujet, une série de quatre poses, à la croisée entre le photomaton et la photo de passeport, évoquant les différentes facettes de sa personnalité, ses identités multiples.

Pour accompagner ces portraits, ces sujets nous racontent, dans leurs mots, comment ils et elles font pour ne pas oublier la culture de leur pays d'origine et la garder vivante au quotidien.

Emma

«Je nourris mon imaginaire de sa langue et de ses arts, c’est le premier pas pour faire revivre en moi la culture chinoise et ainsi la garder vivante, dans l’éventualité de la transmettre un jour à mon tour.» — Emma
«À travers la nourriture, car c’est le langage d’amour de ma famille. Le seul qui fait du sens à mes yeux et qui me réconforte. Accessoirement, c’est aussi celui qui ne me demande pas nécessairement d'interagir. Je peux me l’approprier, à ma manière, sans heurts.» — Sovi

Ay Keang Ung

«Je perpétue la culture familiale, l'entraide et le sens du partage.» — Ay Keang Ung

Félycia

«J'écris, en espérant que surgisse cette mémoire de la culture chinoise, qui a été enfouie très loin en moi… malgré moi.» — Félycia

Bryan

«Je sers de la soupe à la vessie de poisson aux personnes âgées avant de me servir, je fredonne Tian Mi Mi tout en buvant du thé au jasmin. Aussi, je pense [garder vivante la culture de mon pays d’origine] dans ma peinture, en donnant une deuxième approche à une image, une histoire ou un souvenir.» — Bryan

Olivia

«Je garde ma langue maternelle vivante : le cantonais. Même si elle est devenue ma langue la moins forte, ça me frustre quand je communique un peu en cantoglais dans certains contextes, surtout que c'est une des premières choses que mes parents m'ont transmises culturellement. C'est vraiment le point d'entrée entre mon identité intersectionnelle de femme sino-canadienne et mes racines.» — Olivia

David

«J’ai toujours vu mon origine chinoise comme un concept abstrait; une sorte de trame de fond au travers de mes traits physiques ou de ma famille. Je pense que, pour perpétuer l’héritage sino-culturel de génération en génération, il faut le présenter sans jugement, car l’imposer pourrait nous écarter de l’objectif.» — David

Murielle

«Perpétuer l’héritage. Une affirmation de soi : les gestes, la langue, les rêves, les êtres. Façonner. Des identités plurielles. (Re)créer. Des intersections. Des points de rencontre.» — Murielle

Marie

«Étant adoptée de la Chine, j'ai un rapport complexe avec la culture chinoise. J'ai souvent l'impression d'être une imposteure. Toutefois, c'est à travers les rencontres significatives et mon engagement auprès des communautés chinoises que je garde vivant mon lien avec mon pays d'origine.» — Marie

Chimeng Wang

«J’essaye de vivre modestement, pour garantir une richesse qui traverse les générations.» — Chimeng Wang

Janet

«La nourriture est ma langue d'amour, j'ai toujours cuisiné des plats chinois pour moi et mes proches. C'est aussi mon réconfort dans les moments difficiles.» — Janet

Muoy Ung

«J'ai gardé les bobines de fil et une paire de ciseaux pour la couture que Lao Ma (ma grand-maman) a apporté avec elle au Canada! Les gens apportent de l'or, et elle apporte des bobines de fil et des ciseaux dans sa valise…» — Muoy Ung

André-Anne

«Pour moi, la mémoire, ça passe par la bouche et ça descend dans le reste du corps. Je cherche ma propre langue dans l'écriture et je pratique le qigong pour renouer avec ma spiritualité.»  André-Anne

Crédit pour toutes les photos: Hamza Abouelouafaa

Historien de formation, Hamza Abouelouafaa est un photographe né à Marrakech, au Maroc, et établi à Montréal. Son parcours teinté par l’immigration l’amène à explorer le territoire de l’identité avec une intention de mettre en lumière des gens et des témoignages marginalisés. Il a récemment publié No man's Land, une série de portraits et de confessions intimes explorant différents aspects et questions complexes liés à la masculinité et la mobilité.