«Transfuge de classe» ça veut dire quoi?

Lorsqu'on entend parler de Rue Duplessis, l'expression «transfuge de classe» revient souvent. Pour celles qui ceux qui n'ont pas osé demander ce qu'on veut dire par là, on vous explique simplement et clairement.

Dans «transfuge», 

il y a l’idée de quitter un groupe pour en rejoindre un autre. Par exemple, on entend parfois ce mot pour désigner un·e politicien·ne qui a changé de parti. Le terme sous-entend une part de trahison.

«… de classe»,

comme dans «classes sociales», un concept utilisé par les sociologues pour désigner des groupes d’individus qui ont des caractéristiques communes (revenu, éducation, type de travail…) et qui ont une position similaire dans la société. Certains groupes sont privilégiés, d’autres moins favorisés.

Le transfuge de classe passe d’un échelon à un autre. La plupart du temps, on parle des transfuges de classe qui «montent» dans l’échelle sociale.

Être un·e transfuge de classe, c’est changer de monde. 

Parfois aussi, changer de langue, de références, de valeurs. Au risque de tourner le dos au groupe auquel on appartenait auparavant…
Mais dans certains cas, ça permet de lui donner une voix ou une visibilité qu’il n'avait pas.

Aujourd’hui, on parle plus des transfuges de classe, mais ce n’est pas nouveau. 

Au Québec, on pourrait dire qu’on est tous et toutes un peu transfuges. Ou enfants de transfuges. Après tout, avec la Révolution tranquille, toute une génération a eu accès à l’éducation supérieure.

Rue Duplessis, ma petite noirceur, 

c’est l’histoire personnelle de Jean-Philippe Pleau, qui se reconnaît lui-même comme un transfuge de classe.

Mais c’est aussi un regard critique sur les inégalités qui persistent dans notre société.