Recréer sur scène le look des années 1980
10 janvier 2023Entrevue avec Julie Lévesque, conceptrice des costumes de Gaz Bar Blues.
Gaz Bar Blues se déroule à la toute fin des années 1980, une décennie dont les tendances vestimentaires et capillaires ont marqué les esprits, pour le meilleur… et pour le pire! Julie Lévesque, conceptrice des costumes de la pièce, nous explique comment elle s’est replongée avec bonheur dans ses souvenirs d’enfance pour imaginer le look de chacun des personnages.
La conceptrice avoue d’emblée avoir eu «beaucoup, beaucoup de plaisir à faire [ses] recherches» de costumes pour Gaz Bar Blues. À peine avait-elle fini sa première lecture du texte, qu’elle avait déjà en tête toutes les silhouettes des personnages. Elle a transposé ces images mentales en lookbooks, qu'elle a ensuite soumis à Édith Patenaude, la metteuse en scène. Verdict: dans le mille.
Il faut dire qu’elle n’a pas eu de mal à trouver l’inspiration: fille de couturière ayant grandi dans les années 1980, Julie Lévesque s’est simplement replongée dans ses souvenirs d’enfance et ses photos de classe. Les magazines à potins remplis de photos de vedettes, dont, pré-ado, elle raffolait, ont aussi été une grande source d'inspiration, nous confie-t-elle en riant.
«Mon objectif est que le public, en voyant les costumes, se dise “Oh my god, mon oncle s'habillait de même” ou encore “j'aimerais tellement avoir ce morceau aujourd’hui!”»
Le plus difficile finalement, c’était de ne pas tomber dans la caricature, car la décennie 80 est une époque foisonnante. L’autre défi était de s’assurer que les costumes choisis soient confortables pour les comédien·ne·s et se prêtent aux changements rapides. Il ne restait plus, ensuite, qu’à rassembler les morceaux.
«J’avais un fantasme depuis longtemps, et j’ai pu le réaliser avec Duceppe grâce à leur mission écoresponsable: c’était de créer une conception majoritairement avec des articles de seconde main, des choses dénichées en friperie, au Village des valeurs.»
Sur les conseils de son assistante Sarah Chabrier, Julie Lévesque a ensuite fouiné du côté des différents costumiers de la ville. Et là, elle est tombée sur une véritable mine d’or. Le résultat: 90% des costumes sont en location, une manière très concrète d’en limiter l’impact environnemental. Et ouvrez l'œil: le blouson porté par le premier personnage qui apparaît sur scène, sorti directement des voûtes du costumier de Duceppe, est à lui seul une pièce de collection!
Une tendance des années 1980 que tu aimerais voir revenir?
J’ai un gros faible pour les polars à motifs avec des couleurs fluos. S’il y avait un revival, je n’hésiterais pas à m'en acheter! J’aime aussi beaucoup les espèces de vestes sans manches à motifs paisley, ajustables, avec le dos en satin. J’ai même réussi à en intégrer une dans la pièce!
Une tendance des années 1980 que tu ne veux jamais voir revenir?
Ce serait plus au niveau des cheveux… Les coiffures, c’est dangereux! Le cheveu gaufré, le "toupet spray net", c'est à proscrire!