Corps fantômes : s’inspirer de l’Histoire de la communauté LGBTQIA2+ pour mieux la transmettre

Duceppe et La Messe Basse annoncent une alliance de création inédite avec le projet Corps fantômes qui prendra l’affiche en 2025-26 et qui présentement en phase de recherche et d’écriture. Tout en offrant une perspective historique, Corps fantômes retrace le mouvement de mobilisation au sein de la communauté LGBTQIA2+ qui a marqué le début des années 90 et qui a mené à la reconnaissance des droits LGBTQIA2+ à la Commission des droits et libertés du Québec.

Initié par Maxime Carbonneau, le projet réunit maintenant un collectif d’artistes qui collaborent à la recherche et l’écriture. 

Iels sont habité.e.s par la volonté de retracer et de transmettre un pan de l’histoire de cette communauté qui, bien qu’elle soit récente, est déjà largement oubliée car plusieurs personnes qui l’ont vécue sont décédées, emportées par le sida. 

L’équipe se penche principalement sur le début des années 90, période où le sida rafle des vies à Montréal, et où une série de meurtres d’homosexuels peine à alerter les autorités. Tant d’histoires de cette tranche névralgique de l’histoire n’ont jamais été relatées: le grand public ne connaît cette époque que par le prisme de ce qui a été écrit sur New York, San Francisco, Stockholm ou Paris. Pourtant, les années sida de Montréal différent de celles des autres métropoles: les meurtres en série, la répression violente, la montée d’une affirmation nationale en parallèle de celle des minorités sexuelles, les relations de la communauté avec la police ou avec le pouvoir politique ne ressemblent en rien à ce qui se vivait ailleurs dans les mêmes années. Quels sont ces monuments oubliés, ces militant.e.s important.e.s, ces lieux mythiques, devenus fantômes, qui ont pourtant changé le cours de l’Histoire?

Les membres de l’équipe de Corps fantômes se réunissent depuis presque deux ans autour d’archives, multipliant rencontres et visites, afin de tisser un récit fictif, peuplé de personnes qui ont existé et influencé l’histoire de la communauté (Michael Hendricks et René Leboeuf, Réjean Thomas, Claudine Metcalfe. Le théâtre sera l’un des pôles d’intérêt de cette saga montréalaise documentée ; il agira comme fil conducteur sensible tout au long du récit. Nous assisterons, à travers le personnage fictif de Francis Côté, aux germes de ce que peut vouloir dire «agir», comme artiste, et comme citoyen.ne.

L’équipe, composée de Mathilde Bénignes, François Édouard Bernier, Dany Boudreault, Maxime Carbonneau, Sébastien David, Christian Fortin, Célia Gouin-Arsenault, Joephilip Lafortune, Matéo Pineault et Claude Poissant écrira une fiction inspirée de faits réels où se côtoieront des personnages qui ont marqué l’histoire et des personnages fantasmés, pour permettre à ces récits de prendre corps dans une forme accessible au plus grand nombre.

Sony Carpentier et Alice Renucci accompagnent l’équipe comme documentariste et chargée de projet.