Visa le Noir tua le Blanc
« Visa le Noir, Tua le Blanc », adaptation de Dale Wasserman, elle-même tirée du roman de Ken Kesey « One Flew Over the Cuckoo's Nest » représente pour moi le triomphe du conformisme. Malheur à qui ne se soumet pas de plein gré à l’autorité aveugle — représentée ici par la garde en chef — d’une société aliénante qui nivelle systématiquement tout ce qui ne se conforme pas à ses normes. Ce monde clos de l’univers psychiatrique où le bon sens le plus élémentaire n’a plus droit de cité, où même des êtres sains qu’on a convaincus du contraire acceptent d’eux — mêmes la reddition de leur liberté, cette machine infernale dont parle le Chef Brunswick en visionnaire, ces ondes électriques qui bombardent les cerveaux, cette castration de l’esprit que l’on fait subir aux plus récalcitrants, ces légumes que l’on crée suivant un processus implacable, cette violence que l’on provoque pour mieux la mâter, si c’était autre chose? Qu’on me pardonne l’allégorie du titre, mais la lumière n’est-elle pas dans ce « Noir » que l’on vise?