Programme — Lau

Lorsque nous avons ouvert notre deuxième appel à projets pour les 5 à 7 de Duceppe en 2022, nous avons été renversés par la qualité des propositions venant de compagnies de la relève. Tellement que nous avons pris la décision d’ouvrir la porte à deux productions plutôt qu'une: Tony vend des billets, de Maxime Brillon et Lau, de Marie-Pier Audet en collaboration avec Katherine IS. Alors que la première nous entraînait dans un univers résolument décalé, où cohabitent la comédie et la critique sociale, la seconde nous transporte avec sensibilité dans la réalité d’une jeune femme qui arrive à un point tournant de sa vie.

C’est toujours excitant d’amorcer la saison avec la création d’un nouveau 5 à 7. D’abord, parce que nos coulisses se remplissent de spectateur·ice·s qui viennent chez Duceppe souvent pour la première fois de leur vie - entre 40% et 50% par édition - et aussi parce que c’est l’occasion pour nous de collaborer avec des artistes qui en sont souvent à leur première expérience dans un théâtre institutionnel.

C’est avec beaucoup de fierté que nous vous présentons Lau, une pièce qui nous habite maintenant depuis plusieurs mois. Nous tenons à remercier Paméla Dumont et l’équipe du Théâtre de La Foulée pour leur dévouement et leur collaboration ainsi que le Pavillon des arts et de la culture de Coaticook et le Festival du Jamais Lu Mobile, qui ont permis à notre autrice (Marie-Pier Audet) et à son metteur en scène (Frédéric Blanchette) de faire avancer leur proposition, tout en faisant en sorte que des échos favorables se rendent à nos oreilles.

Nous tenons également à vous remercier pour votre fidélité et votre enthousiasme envers le concept des 5 à 7 de Duceppe depuis maintenant 5 ans. Votre présence nous permet désormais de participer activement au rayonnement des compagnies de la relève. Nous espérons que votre expérience théâtrale s’avérera marquante et aussi savoureuse que notre crème glacée.

Bonne représentation!

David et Jean-Simon
Codirecteurs artistiques

Maman! Je joue chez Duceppe!

Quand j’ai débuté l’écriture de ce tout premier texte, jamais je n’aurais pensé qu’il allait faire tout ce bout de chemin. En fait, si quelqu’un m’avait dit qu’il allait être joué sur les planches de l’un des plus gros théâtres au Québec et qu’il allait être publié par une maison d’édition, j'aurais fort probablement traité cette personne de folle!

Parce que j’ai écrit ces mots avec mes tripes, sans but précis. J’avais ce besoin viscéral de dire et j’étais loin d’être dans le résultat final. J’ai plongé tête première dans cette expérience d’écriture, en laissant parler mon cœur. C’est probablement pour cette raison que j’ai eu besoin de l'aide précieuse de Katherine: enlever des couches, en ajouter, peaufiner des moments de l’histoire, revoir l’ordre des scènes et le rythme de la pièce. Ça bouillait à l'intérieur de moi.

Cette autofiction part de quelque chose de très intime et devient vite universelle. Chacun·e fera face au deuil d’un·e proche dans sa vie et j’ai puisé dans mon bagage personnel afin de toucher le plus de gens possible. La perte de ma mère aura été, certes, l’épreuve la plus douloureuse de ma vie, mais aussi la plus enrichissante.

Maman! Je joue chez Duceppe!

J’arrive à peine à croire tout ce qui arrive avec Lau. Depuis ses premiers balbutiements, j'ai la chance d’être entourée de gens exceptionnels qui ont à cœur de mener ce projet jusqu’au bout et j’en serai éternellement reconnaissante.

Merci tellement de votre présence, et n’oubliez jamais d’être à l’écoute de votre cœur.

Bon spectacle.

Marie-Pier Audet

J’ai la chance de collaborer avec Marie-Pier depuis ma sortie de l’école de théâtre en 2018. Avec les années, elle m’a fait confiance pour jouer avec elle, pour écrire pour elle, pour la mettre en scène. Mais là, c’était gros: «J’ai écrit un texte, ça parle de ma mère, j’aimerais ça que tu le lises.»

Elle me confiait nerveusement la première ébauche de ce qui deviendra Lau – une cacophonie de voix, d’histoires, de personnages qui hurlaient leur désir d’exister sans trop savoir comment. Ce que j’avais entre les mains, c’était une autrice qui disséquait avec maladresse et vulnérabilité son cœur à vif et qui, encore une fois, me l’offrait avec confiance.

Lau est le fruit d’une étroite collaboration à la dramaturgie et à l’écriture, certes. Mais cette histoire-là, cette force-tendre là, si belle et si triste, couchée sur les pages ou à nu sur les planches, il n’y avait que Marie-Pier pour vous la raconter. Il n’y avait qu’elle pour plonger aussi courageusement dans l’enfance et retrouver les petits coquillages fendus qu’elle nous offre dans son texte; la fille et la mère, puis la femme. Impudique et brave.

À son exemple, je vous invite donc à plonger. Autorisez-vous à être submergé·e, autant dans l’univers de Lau que dans celui que vous portez; c’est là que se cache le précieux.

Katherine IS

Lau est le premier texte de Marie-Pier Audet. Après l‘avoir lu pour la toute première fois, j’ai eu la même impression qu’on a lorsqu’autour d’un café ou d’un verre, sans que l’on s’y attende, la personne avec qui on est se sent à l’aise au point de se révéler, de nous parler d’une facette vulnérable d’elle-même. Ce texte, très personnel, plonge en apnée dans les méandres de l’histoire d’une jeune femme qui doit faire face à des sentiments enfouis. Il m’a tout de suite touché par sa grande justesse.

Je sentais que Marie-Pier, que je ne connaissais qu’à travers ses mots sur la page, me faisait bizarrement confiance. Et c’était un beau sentiment.

J’ai essayé, à chaque étape, de me montrer respectueux de cette confiance. De travailler à ce que ses mots prennent vie avec force et sensibilité.

En espérant que le voyage fut agréable pour toi aussi, je te dis merci et j’espère que cette première pièce n’est qu’un début, une toute première vague, un premier rond dans l’eau, un premier ruiss… bon, ça suffit les métaphores d’eau!

Bonne soirée,

Frédéric Blanchette

Remerciements:

Faire le choix de se dédier aux arts vivants en y apportant notre grain de sel avec toute la sueur des fronts de nos équipes est un pari qui nous paraît essentiel, mais hautement risqué. Nous avons ainsi le privilège de compter de précieux partenaires à nos côtés. Il nous serait difficile d’accomplir notre mission sans l’activisme la fouléen de nos membres du conseil d’administration: Chanie Quesnel-Lebel, Julie Carpentier Jondeau, Hélène Bénéteau de Laprairie et Louis Beaupré.

Un merci tout particulier à nos partenaires financiers: le Conseil des arts du Canada, le Fonds Mille et Un pour la jeunesse, le Secrétariat à la condition féminine, KPMG, EarthLabs, Inc., Madolait, François Gagnon de la Fondation Québec Philanthrope, Familiprix Yanick Fournier, Sophie Claude, La Ruche, Jean-Pierre Dupuis et CIGN Coaticook.

Merci à nos partenaires de création qui ont su croire en la genèse de Lau: Duceppe et toute sa merveilleuse équipe, le Centre des arts de la scène de Jean-Besré & Caroline Ferland, le Jamais Lu & Marcelle Dubois et le Pavillon des arts et de la culture de Coaticook.

Merci à ces collaborateurs et collaboratrices qui ont donné de leur temps et expertise: Sylvain Madore, Roxanne Depratto-Tremblay, Simon Vincent, Benoit Bouthillette, Gabriel Lemire, Julie Sauriol, les Studios PACA et Planète Rebelle.

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Le Théâtre de la Foulée

La démarche artistique de La Foulée met de l’avant des créations théâtrales contemporaines et féministes qui abordent des tabous intimes et politiques en s’adressant au grand public, aux adolescent·e·s aux jeunes adultes. TLF crée des espaces artistiques et réflexifs qui questionnent nos relations inter et intra personnelles. Une «foulée» désigne à la fois le mouvement animal comme la trace qui s’en dégage. Cette idée d’empreinte est la vision même de la compagnie quant à l’utilité des arts qui imprègnent une expérience sensorielle et philosophique et refusent le statu quo.

La codirection artistique est constituée de Paméla Dumont et Marie-Pier Audet. Toutes deux explorent les liens entre l’intime et le social à travers la construction de leur propre dramaturgie, d’abord avec des laboratoires de création collective puis à travers Lolita n’existe pas, un texte de Paméla Dumont présenté à la Salle Fred-Barry. Le 5 à 7 Lau, un texte de Marie-Pier Audet, est la quatrième création de la compagnie.

Les mouvements des co-directrices passent aussi par leurs territoires de vie et de création se situant en Estrie, à Montréal et à Québec.