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Duceppe

Jeune critique : Élisabeth Bisaillon, 15 ans

27 avril 2018

Critique de la pièce Le Terrier :

Le Terrier n’est pas une pièce qui m’a tant touché. Malgré le fait que le jeu des acteurs était de bon niveau, j’ai trouvé que la pièce n’a jamais vraiment décollée. Je m’attendais à ce qu’il y ait plus d’émotions, qu’on soit transporté au fil de l’histoire avec les personnages et la situation dans laquelle ils se trouvaient, puisque Le Terrier parlait de deuil. Mais ce n’est pas ce qui est arrivé. L’histoire n’a jamais vraiment eu de hauts et de bas, elle est restée stable. Les acteurs, par moment, semblaient plus lire leur texte que de le vivre. C’est ce qui, à mon avis, ne m’a pas permis d’être absorbée par l’ambiance dans laquelle on essayait de nous plonger. C’est dommage, car l’histoire en soit était très intéressante. On nous racontait l’histoire de deux parents qui ont perdu leur jeune fils lorsqu’un jeune homme l’a percuté avec sa voiture. Les deux parents endeuillés vivent leur deuil de façon totalement différente, jusqu’à ce que les rôles soient échangés lorsque le chauffard qui a tué accidentellement leur fils entre dans leur vie.

Critique de la pièce Oslo :

Oslo est une pièce qui porte sur l’accord de paix entre les Israéliens et les Palestiniens signé il y a maintenant 25 ans dans la capitale norvégienne. On nous démontre tout le courage qu’ont eu les personnes impliquées d’ouvrir un canal de discussion totalement secret, caché aux yeux du monde pendant 9 mois, malgré le fait que les Américains en tenaient déjà un officiel. La route a été longue, des embûches ont été parsemées ici et là, mais après que les représentants des deux pays se soient parlé dans le blanc des yeux de ce qu’ils vivaient chacun de leur côté, ils ont réussi à faire des concessions dans le but de faire la paix après un conflit de plus de 50 ans. Dans cette pièce, je retiens une phrase de Mona Juul, une des deux instigatrices de ce canal de communication, qui m’a particulièrement frappée. Durant l’un des nombreux moments où les discussions se sont transformées en engueulade, Mona Juul est intervenue et a dit : ‘’La communauté internationale s’en lave les mains (du conflit), parce qu’elle pense que vous ne serez jamais capable de faire la paix’’. Cette pièce est tout simplement formidable côté histoire. Par contre, du côté langue, les mots utilisés sont parfois trop familiers. De plus, la musique vient supporter et mettre l’emphase sur certains moments. Parfois, elle était plutôt trop présente, au point où on pouvait perdre le fil et décrocher de la pièce. Ceci dit, la pièce sait mettre en valeur un type d’humour pour venir détendre l’atmosphère et montrer que même dans les moments les plus cruciaux, il y a toujours un moyen de se lier d’amitié avec l’autre. Et c’est souvent cela qui fait toute la différence. Pour ce qui est du jeu des acteurs, je n’ai rien à dire. Les acteurs interprètent bien leur rôle, au point où on peut avoir l’impression d’assister vraiment à la scène. Seule ombre au tableau, je trouve qu’il y a parfois trop de narration. À quelques occasions, la narration nous aide à nous retrouver dans le temps ou à mettre en perspective un moment crucial. Dans d’autres moments. Nous sommes pris dans le feu de l’action et la narration vient briser cet ‘’envoûtement’’. Je conseille vivement cette pièce à un public adulte. Je suis née dix ans après les Accords d’Oslo et il y avait dans la pièce certaines références au sujet que nous ne pouvons pas connaître si nous n’étions pas nés au moment des faits.

Critique de la pièce Le bizarre incident du chien pendant la nuit :

Le bizarre incident du chien pendant la nuit est une pièce touchante. On nous montre l’univers d’un jeune autiste de 15 ans, 3 mois et 2 jours (au début de la pièce). Bien que l’auteur du roman qui a inspiré la pièce de théâtre ne spécifie jamais que Christopher est autiste, nous le voyons dans sa manière de penser, d’agir et de percevoir les émotions et le monde qui l’entoure. L’autisme étant très large, on pouvait, tout au long de la pièce, reconnaître des membres de notre famille qui sont peut-être autistes et Asperger. Sébastien René, qui campait Christopher, incarnait tellement bien le personnage qu’on avait l’impression qu’il était vraiment autiste. L’histoire commence par le meurtre de Wellington, le chien de Mme Shears, voisine du jeune héros. Mme Shears trouve Christopher près d’un Wellington mort d’une fourche plantée dans le corps. Elle pense donc à tort que le meurtrier est Christopher, comme la police. Comme Christopher n’aime point être touché, lorsque le policier l’empoigne pour l’amener au poste, le jeune autiste le frappe au point d’être mis en état d’arrestation. Amené au poste, il répond aux questions de policiers. Étant incapable de mentir, il ne se fait donner qu’un avertissement, mais en cas de récidive, cela pourrait être plus grave. Un jour, son père lui annonce que sa mère, entrée à l’hôpital quelques jours plus tôt, est morte d’une crise cardiaque. Étant très curieux, Christopher pose plusieurs questions pour être en mesure d’avoir toutes les réponses pour résoudre le casse-tête. Il ne le fera pas seulement avec la crise cardiaque de sa mère, mais tout au long de l’aventure, qui le mènera jusqu’à Londres. Ayant compris que la police ne mènerait pas d’enquête pour déterminer qui a tué Wellington, Christopher décide de le faire. Il interroge ses voisins, leur pose des questions, mais l’enquête n’avance pas. Comme l’a suggéré Siobhan, sa maîtresse d’école, il écrit un livre sur ce qui est arrivé au chien. Son père tombe un jour dessus et se met à lire. Il se rend compte que son gars est allé parlé à Mme Alexander et que cette dernière lui a révélé des secrets troublants sur l’ex-mari de Mme Shears et sur la mère de Christopher. Ce dernier, en fouillant dans la chambre de son père pour retrouver son livre, finit par tomber sur une boîte pleine de lettres écrites par sa mère. Il les lit toutes et découvre que son père lui a menti à propos de la mort de sa mère. De retour chez lui, Ed, le père de Christopher, trouve son garçon en sanglots par terre. Promettant de lui révéler toute la vérité à partir de ce moment précis, il lui raconte quelque chose sur la mort de Wellington, qui poussera Christopher à rejoindre sa mère à Londres. Après de nombreuses péripéties, Christopher arrive finalement à bon port. M. Shears, avec qui vit la mère de Christopher, campée par Catherine Proulx-Lemay, n’est pas très heureux de voir Christopher. Sa mère lui explique les raisons qui l’ont poussée à partir loin de la maison et de lui. Ayant un examen de mathématiques avancées universitaire à passer le lendemain, Christopher demande à sa mère de retourner à Swindon pour le passer. Après le départ précipité de la mère et du fils en direction de Swindon, des retrouvailles du père et du fils qui se passent non pas sans anicroche et une fatigue accumulée depuis quelques temps, Christopher passe son examen et réalise que tout est possible. Christopher est un garçon auquel on s’attache dès le début de la pièce. Lors de la salutation finale, l’acteur campant Christopher hésite entre son personnage et d’être lui-même. On le voit reculer, pour regarder les immenses formules mathématiques flottant un peu partout, pour ensuite revenir avec les 9 autres acteurs faire une salutation au public. Cette simple action nous montre que l’autisme n’est pas si tranché que cela, que quelqu’un qui nous semble ordinaire à première vue peut être différent. Une magnifique pièce de théâtre qui ne parle pas seulement d’autisme, mais des réactions que nous pouvons avoir vis-à-vis cela.