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Duceppe

Balado – Causerie Duceppe sur Héritage

18 septembre 2019

Animée par les codirecteurs artistiques de la compagnie, David Laurin et Jean-Simon Traversy, cette causerie vous permettra de découvrir divers aspects fascinants de la pièce Héritage, spectacle qui lançait avec un immense succès la saison 2019-2020! La costumière Elen Ewing, la comédienne Mireille Métellus qui interprète Lena «Mama» Younger, le metteur en scène Mike Payette, ainsi que Frédéric Pierre qui incarne Walter Lee Younger, sont tous au rendez-vous pour partager leur processus de création, des anecdotes de coulisses et beaucoup plus.

C’est ainsi que l’on apprendra, entre autres, que Frédéric est un abonné chez Duceppe depuis son adolescence, que Mireille a dû étudier de front l’anglais et le théâtre si elle souhaitait jouer à Montréal, que les codirecteurs artistiques ont donné à Mike Payette le choix entre deux pièces afro-américaines pour ouvrir la saison ou encore que la costumière Elen Ewing a eu une mauvaise surprise en voyant certaines de ses créations sous les projecteurs en répétition!

Nous vous invitons à écouter l’intégrale de cette première causerie de la saison qui se tenait le 12 septembre à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme, au cœur de la Place des Arts. Écoutez attentivement car un concours pour gagner une paire de billets est mentionné dans le balado!

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«Mon amour du théâtre, mon envie de jouer a commencé ici, chez Duceppe. Abonnés depuis le tout début, mes parents nous amenaient une fois de temps en temps le samedi, ma sœur et moi. Finalement, ils nous ont abonnés, nous aussi. Je me rappelle du moment — c’était la pièce Sainte Jeanne avec Julie Vincent, Denis Bernard et Michel Dumont — où, assis dans mon siège, je me suis dit : “OK, je vais faire ça”. Mes parents m’ont ensuite vu jouer chez Duceppe, il y a 10 ou 12 ans (dans C’est ma vie de Brian Clark, 2006, NDLR) et ça bouclait une boucle, ç’a créé un moment. J’ai aussi joué Race, en 2016. Ma mère m’a vu, mais mon père était alors décédé, malheureusement. Évidemment, j’aurais aimé qu’il voie Héritage, mais il doit nous regarder d’en haut», raconte d’entrée de jeu Frédéric Pierre, dont la performance dans Héritage a été unanimement saluée.

Acteur autodidacte, il a commencé tout jeune dans le métier. Il avait 11 ou 12 ans. À ses débuts, il a vécu avec le syndrome de l’imposteur. «Et j’ai une autre belle anecdote qui vient d’ici. Celui qui m’a enlevé ce sentiment-là, c’est Michel Dumont, qui était lui-même autodidacte. Je l’idolâtrais depuis ma tendre enfance. Un moment donné, on travaillait une lecture publique que Duceppe présentait dans les écoles et je faisais partie de la troupe. M. Dumont m’a dit : “Défais-toi de ça tout de suite, je t’en prie”», raconte le comédien, qui relatera aussi comment il a réagi quand est arrivée l’invitation à l’audition pour Héritage et quand il a lu le texte, cette partition immense à défendre.

«Avec Frédéric, j’ai eu de formidables conversations sur le personnage, sur l’histoire. J’ai su immédiatement qu’il était l’acteur qu’il fallait pour incarner Walter. Fred, c’est un mélange de force et de vulnérabilité, et c’était le meilleur pour apporter ça au personnage.» – Mike Payette.

«Walter, c’est un lion qui rugit, mais c’est aussi un vase qui craque de partout en même temps. Un homme vulnérable, très fragile.» – Frédéric Pierre.

De gauche à droite: Jean-Simon Traversy, David Laurin, Mike Payette, Frédéric Pierre, Mireille Métellus et Elen Ewing .

Le metteur en scène Mike Payette a par ailleurs surpris les acteurs et les actrices avec un processus d’audition «de groupe», une méthode non habituelle, mais qui a ravi tout le monde, se rappelle Frédéric. On apprendra également à mieux connaître la comédienne Mireille Métellus, native d’Haïti, qui parlera de cette piqûre pour le théâtre qui lui vient aussi de sa jeunesse.

«C’est du côté anglais que j’ai commencé à pratiquer, grâce au Black Theatre Workshop. Parce que du côté français, il faut se le dire, c’est un petit peu difficile. Le côté anglais m’a ouvert les portes. Donc, j’apprenais l’anglais en même temps que le théâtre!» – Mireille Métellus.

Pour un comédien·ne noir·e à Montréal, y a-t-il beaucoup plus d’ouvertures chez les anglophones? David Laurin se questionne et le directeur artistique souhaitera aussi savoir ce que ça représente, pour Frédéric et Mireille, de faire partie de ce spectacle, de cette première distribution majoritairement noire sur une scène montréalaise.

«C’est un moment historique, je n’ai pas peur des mots. C’est ce que c’est pour le théâtre québécois francophone. Personne ne voulait passer à côté de ce moment-là. Ç’a été une très grande fierté, tout au long du processus de travail, de faire partie de la distribution, aussi un grand sentiment de responsabilité d’en faire quelque chose d’important. On a toujours ce sentiment-là, au théâtre, mais cette fois-ci, c’était particulier. Il y avait une couche de plus… Il fallait faire quelque chose de bon, de très bon même.» – Frédéric Pierre.

«On n’a jamais eu autant de présence, de diversité au théâtre. Depuis qu’on a commencé, les gens appellent et disent “on se sent représentés, on est là”.» – Mireille Métellus.

Les codirecteurs artistiques et Mike Payette raconteront ensuite avec humour leur première rencontre, une « date » finalement fort agréable !

«J’ai été immédiatement honoré. Je n’avais jamais reçu une invitation d’une compagnie francophone. Honoré de participer à une discussion, à cet échange culturel, ce pont entre les communautés francophone et anglophone.» – Mike Payette.

Finalement, la costumière Elen Ewing explique comment elle a abordé cette pièce d’époque, qui se passe dans le Chicago des années 1950. Elle raconte comment elle s’est inspirée des villes de ces années glorieuses, des cités qui étaient très vibrantes, colorées, où l’on retrouvait beaucoup de néons.

«D’un commun accord, on voulait illustrer la fierté des personnages, c’est ce qui nous a amenés à choisir des couleurs qui étaient plus vives.» – Elen Ewing.

Cette année, les causeries seront le prétexte pour entendre également la petite histoire d’un·e abonné·e chez Duceppe. Cette fois, on conclura la causerie avec le témoignage de M. Daniel Paquin, abonné de mère en fils. Et de père en fille !

De gauche à droite: Jean-Simon Traversy, David Laurin, Mike Payette, Daniel Paquin (abonné), Frédéric Pierre, Mireille Métellus et Elen Ewing .

Pour écouter la causerie en balado, remontez au haut de cette page.

La pièce HÉRITAGE est présentée chez Duceppe jusqu’au 5 octobre 2019.