Texte Simon Stephens
d’après le roman de Mark Haddon
Mise en scène Hugo Bélanger
Traduction Maryse Warda
Avec Stéphane Breton, Normand D’Amour, Catherine Dajczman, Lyndz Dantiste, Milva Ménard, Catherine Proulx-Lemay, Adèle Reinhardt, Sébastien René, Philippe Robert et Cynthia Wu-Maheux
Présenté du 11 avril au 19 mai 2018
Qui a tué Wellington, le chien de Mme Shears, la voisine ? Christopher Boone, «quinze ans, trois mois et deux jours», décide de mener l’enquête. Christopher possède une intelligence remarquable et une logique imparable: il aime les listes, les plans, la vérité et Sherlock Holmes. Il connaît tous les pays du monde et les nombres premiers jusqu’à 7507. Christopher est différent et porte en lui une part de génie. Cependant, les êtres humains le déconcertent. Tout seul, il n’est jamais allé au-delà du bout de sa rue. Mais quand son père lui ordonne de cesser ses investigations, Christopher refuse d’obéir. Au risque de bouleverser profondément le délicat équilibre de l’univers qu’il s’est construit…
Adaptation du best-seller international The Curious Incident of the Dog in the Night-Time de Mark Haddon, cette pièce signée Simon Stephens crée l’évènement partout où elle est présentée. Cette fascinante épopée d’un adolescent singulier et courageux prend vie cette saison sur les planches de DUCEPPE, portée par l’inventivité du metteur en scène Hugo Bélanger. Ce spectacle émouvant et captivant incite à poser un regard nouveau sur la différence, sur notre monde, sur nous-mêmes. Une œuvre aussi extraordinaire que son jeune héros, acclamée du West End de Londres jusqu’à Broadway avec une récolte exceptionnelle de sept Laurence Olivier Awards et cinq Tony Awards.
Décor Jean Bard
Costumes Marie Chantale Vaillancourt
Éclairages Luc Prairie
Musique Ludovic Bonnier
Accessoires Normand Blais
Vidéo Lionel Arnould
Assistance à la mise en scène Guillaume Cyr
« ★★★★ »
« Chez Duceppe, la saison se termine en grand avec Hugo Bélanger à la barre d’un spectacle drôle, touchant, magique.»
« Dans pratiquement toutes les scènes, Sébastien René réussit une performance exceptionnelle dans ce rôle exigeant. »
Mario Cloutier, La Presse
« La grande force du spectacle est de donner à voir, à ressentir et à comprendre les êtres et les événements, les faits et les gestes, du point de vue unique du héros. La scène devient alors une incarnation de ce qui se brasse dans la tête de Christopher, offrant à la fois au public un accès privilégié à l’enfance, mais aussi à une représentation émouvante et, il faut le dire, captivante de ce que pourrait bien être la perception d’un jeune autiste. »
« Normand D’Amour et Catherine Proulx-Lemay, traduisant tous les deux de manière poignante le défi d’être parent d’un enfant pas comme les autres »
– Christian Saint-Pierre, Le Devoir
« Sébastien René est tout simplement fabuleux, en jouant avec nuances et vérité un personnage d’une extrême complexité. »
« Le traitement de la vidéo est remarquable »
« C’est donc avec une grande maîtrise de la scène que Bélanger a dirigé cette pièce qui mérite d’être largement diffusée et demeure accessible à tous les publics. »
– Jean-Claude Côté, Revue JEU
« Sébastien René est phénoménal dans le rôle du jeune garçon »
« dans une mise en scène chorégraphiée au quart de tour par Hugo Bélanger »
« On reste bouche bée, les émotions à fleur de peau. »
– Carine Touma, Journal Métro
« Christopher, pris en charge par un Sébastien René immense dans sa fragile grâce physique, inoubliable, entier, et qui apporte à l’art de l’interprétation quelque chose du domaine du jamais-vu. »
« Ce Bizarre incident du chien pendant la nuit est une leçon de morale, d’éthique, concept qui a disparu depuis quelques décennies… Un moment essentiel de théâtre par les temps qui courent. »
« Sans doute, la meilleure mise en scène de la saison DUCEPPE 2017-2018. »
– Élie Castiel, revue Séquences
« J’ai du mal à imaginer qu’on aurait pu choisir plus fin acteur que Sébastien René pour tenir le rôle du jeune Christopher Boone dans Le bizarre incident du chien pendant la nuit, et meilleure mise en scène que celle de Hugo Bélanger pour servir la très belle pièce de Simon Stephens tirée du roman de Mark Haddon. »
« un spectacle tout à la fois, drôle et poétique, et surtout très intelligent. »
– Sophie Jama, Huffington Post Québec
« Il y a plein de moments ravissants dans cette pièce, les comédiens sont admirablement dirigés et les vidéos de Lionel Arnould sont tout simplement magnifiques. »
– Marie-Claire Girard, Théâtre cambresis
La Presse assiste aux répétitions du Bizarre incident du chien pendant la nuit > Lire le reportage
Entrevue avec Hugo Bélanger et Sébastien René – Le 15-18, ICI Radio-Canada > Écouter l’entrevue
Entrevue avec Normand D’Amour – Gravel le matin, ICI Radio-Canada > Écouter l’entrevue
Entrevue avec Catherine Proulx-Lemay et Normand D’Amour – Salut Bonjour Weeekend > Voir le reportage
Entrevue avec Sébastien René – Journal de Montréal > Lire l’entrevue
Entrevue avec Cynthia Wu-Maheux – Médium large, ICI Radio-Canada > Écouter l’entrevue
LE MONDE VU…
….par les yeux d’un garçon singulier qui s’appelle Christopher. Christopher est différent.
Pour lui, le monde tel que nous le connaissons est un lieu étrange et dangereux. Isolé en lui-même, Christopher se méfie de tout ce qui ne lui est pas familier.
Doué d’une intelligence remarquable et d’une logique implacable, il aime les listes, les plans et son héros Sherlock Holmes.
Mais ce qu’il aime par-dessus tout, c’est la VÉRITÉ.
Or voilà que se produit un événement bizarre: le chien de la voisine est retrouvé mort. Christopher, qui ne s’est jamais aventuré plus loin que le bout de sa rue, décide de mener l’enquête afin de découvrir l’assassin. Et c’est à la fin de son investigation qu’il va découvrir qu’on lui a honteusement menti. Et c’est ce mensonge qui va bouleverser sa vie à jamais.
Récipiendaire de sept Laurence Olivier Awards et de cinq Tony Awards, Le bizarre incident du chien pendant la nuit est un spectacle émouvant et captivant qui nous incite à poser un regard nouveau sur la différence, sur notre monde et sur nous-mêmes.
Michel Dumont
Christopher est un enfant différent. Différent des autres enfants. Différent de nous. Il voit le monde autrement. Il l’interprète différemment. Et c’est cette différence qu’il tentera de vous faire voir ce soir. De vous la faire ressentir.
La différence n’est pas une tare. Au contraire. C’est ce qui fait la richesse de ce monde. Les ressemblances nous rassurent alors que les différences, qu’elles soient culturelles, sociales ou mentales, nous troublent et nous questionnent car elles confrontent nos croyances et ébranlent nos habitudes. Mais sans ce choc des différences, nous n’évoluerions pas et l’évolution est au coeur de l’aventure humaine.
Cette histoire n’est pas une histoire sur l’autisme mais sur un être différent qui nous partage sa différence et nous montre à quel point nous sommes, nous aussi, parfois bien étranges. Il nous rappelle que nous sommes toujours l’étranger d’un autre.
Cette histoire est une histoire d’accomplissement, la quête d’un enfant qui grandit en affrontant ses peurs. À cette époque où on essaie de surprotéger nos enfants, il est beau de voir ce jeune garçon sortir de son monde sécurisé pour découvrir ce qu’il est et réussir, par son aventure, à rétablir la vérité et l’équilibre dans sa famille, prouvant que tout le monde a un rôle à jouer dans ce monde et que le plus petit, le plus vulnérable en apparence, peut jouer un rôle d’une importance capitale dans la vie de ceux qui l’entourent.
Je voudrais remercier encore cette année toute la famille de DUCEPPE pour leur confiance et leur accueil chaleureux. Je voudrais remercier tous les créateurs de talent qui se sont donnés corps et âme sur cette production. Je voudrais saluer également les nouveaux directeurs artistiques qui, par leur jeunesse et leur talent, donneront un souffle nouveau à cette grande compagnie de théâtre.
Et je voudrais terminer en saluant un homme qui m’a toujours inspiré, Michel Dumont. Merci Michel, c’est un grand honneur de clore ta dernière saison comme directeur artistique.
Bon spectacle!
Hugo Bélanger
Meilleure pièce de théâtre vue à votre compagnie depuis notre adhésion en 1982. Tout était parfait dans cette pièce. Un grand bravo pour toute la production.
— J. D.
Nous sommes abonnés depuis plus de 30 ans, à notre avis la pièce est une de nos meilleures. Bravo! Acteurs de talent et la mise en scène extraordinaire.
— M.B.
Excellente pièce qui sensibilise sur l’autisme. Sébastien René est tout à fait crédible mais aussi relève tout un défi dans son rôle. La mise en scène est très créative et éclatée. De l’humour et beaucoup d’émotions.
— C. G.
Spectacle renversant, avec des acteurs au sommet (principalement le rôle de Christopher!!!). Un moment dans l’esprit et l’univers d’un jeune autiste qui affronte le monde. Mise en scène absolument parfaite. Quelle belle soirée! Merci !
— A. G.
Heureuse d’avoir pu pénétrer dans l’univers d’un être différent, de mieux comprendre son apport à notre univers, surtout d’avoir profité d’une façon tellement sensible et juste de toute l’équipe de réalisation de cette pièce magistrale. Cela demeurera pour moi un excellent souvenir de grand théâtre.
— L. B.
Superbe pièce de théâtre. Quelle belle façon de terminer cette saison. Bonne distribution des rôles et que dire de la performance de Sébastien René, qui a mon avis, a été exceptionnelle. Et que dire aussi du décor sobre mais qui nous situait très bien dans les lieux. Bref une très belle pièce et nous en avons fait la promo depuis notre passage au théâtre. Félicitation à tous.
— S.P.
Une pièce exceptionnelle jouée avec brio par une brochette d’excellents comédiens avec une mise en scène très créative. Bravo.
— J. P.
Fabuleux! Quelle mise scène intelligente et divertissante! J’ai ri, j’ai pleuré et surtout j’ai été transportée dans l’univers de Christopher, un personnage des plus attachants.
— D. D.
Tout simplement fabuleux. Un Sébastien René, incomparable, d’un réalisme tellement inouï, et que dire de la mise en scène. Cette mise en scène était étonnante, très bien imaginée. Félicitations et merci de nous avoir présenté cette pièce. Après deux jours, les images et paroles me trottent encore dans la tête.
— R. C.
Spectacle renversant, avec des acteurs au sommet (principalement le rôle de Christopher!!!) Un moment dans l’esprit et l’univers d’un jeune autiste qui affronte le monde. Mise en scène absolument parfaite. Quelle belle soirée! Merci !
— A. G.
Coup de cœur de la saison 2017-2018- superbement bien joué – très ingénieuse mise à scène – une très belle pièce qui donne beaucoup d’espoir.
— C. D.
Éblouissant! Sébastien René est extraordinaire dans le rôle de Christopher; il nous donne vraiment l’impression d’entrer dans l’univers de cet enfant pas comme les autres.
— K. S.
J’ai personnellement vu la pièce dans sa version originale à Londres, et je suis ravie, en tant que Québécoise, de confirmer que cette production y est supérieure!
— J. V.
« Bien sûr, mon roman parle du handicap et de l’attitude que nous adoptons face à lui. Mais il y a beaucoup plus : les mathématiques, la famille, Sherlock Holmes, la vérité, le courage, Swindon, les chemins de fer… […] Si je voulais provoquer, je dirais que le sujet du bizarre incident n’est pas Christopher du tout. Christopher est un outsider, et l’écrivain est attiré par les outsiders en tous genres — Robinson Crusoe, Raskolnikov, Holden Caulfield, Jane Eyre, Benjy Compson… — parce qu’ils nous offrent une position privilégiée à partir de laquelle il est possible de nous observer nous-mêmes. Si je voulais vraiment provoquer, je pourrais dire que Le bizarre incident n’est pas du tout un livre sur Christopher. Mais sur nous. » – Mark Haddon, auteur du roman The Curious Incident of the Dog in the Night-Time*
L’auteur a privilégié un personnage central distancié du monde « normal », qui peut s’apparenter à un autiste Asperger, surdoué, mais sans jamais le dire directement. Comment avez-vous abordé Christopher Boone, ce jeune homme différent, qui pose un regard bien à lui sur ce qui l’entoure ?
Comme dans Harold et Maude, que j’ai montée l’an dernier et où les personnages auxquels le public s’attache sont les deux marginaux, dans Le bizarre incident on se prend d’affection pour Christopher, qui est la figure étrange de l’histoire. Cependant, pour lui — et il l’exprime sans aucune malice —, c’est nous, les « normaux », qui sommes anormaux, imprécis, compliqués !
C’est souvent intéressant d’avoir un nouveau point de vue sur soi. Par exemple, quand un étranger arrive à Montréal, il trouve bizarre notre habitude de faire la file, dehors, pour bruncher un dimanche. Pour lui, ça n’a aucun sens. Et on réalise qu’en effet, c’est peut-être incompréhensible ! Ou si un extraterrestre débarquait sur la Terre et qu’on l’écoutait parler de nous. Comment notre univers est singulier et peut s’avérer agressant pour quelqu’un de différent. Avec Le bizarre incident, on regarde le monde à travers d’autres yeux, ceux de Christopher. Un peu comme si le public pouvait tout à coup voir ce qu’un daltonien perçoit.
On a donc travaillé cette histoire toujours en fonction de ce regard-là, de ce qui se passe dans la tête de Christopher, comment il ressent les choses. Par exemple, pour évoquer une grosse ville comme Londres, on ne va pas nécessairement représenter son centre-ville, mais plutôt le sentiment que le jeune homme éprouve quand il débarque dans un tel endroit, rempli de stimuli de toutes sortes.
Vous deviez ainsi extérioriser de manière concrète la pensée de Christopher ?
Oui, et je me suis abstenu de voir la production du Bizarre incident de Londres, ou celle de Broadway, qui sont d’ailleurs souvent les mêmes. Les Anglais et les Américains présentent régulièrement la même production. Ici, au Québec, on ne fait pas ça. J’ai voulu m’approprier l’œuvre et travailler autant à partir du roman que de l’adaptation théâtrale. Par exemple, on retrouve beaucoup de dessins dans le livre, de graphiques et de schémas mathématiques. Il y avait donc une notion visuelle évidente à exploiter, qui demande l’utilisation de la projection et de la vidéo, non pas afin de créer des lieux pour y interpréter l’action, mais bien pour illustrer l’imaginaire particulier de Christopher. Pour évoquer son rapport aux chiffres, aux notes, aux codes, pour imager son côté cartésien, organisé, encadré.
Aussi, il y a le chœur. La dizaine de comédiens demeure presque constamment sur scène. Ils incarnent à la fois la foule et une multitude de personnages. De plus, le chœur est à l’écoute de ce qui se déroule et, grâce aux codes du théâtre, il fera apparaître ou disparaître des éléments, il transformera et représentera certaines choses selon les lieux. Parce qu’ici, on parle de 60 scènes ! On se promène de Swindon à Londres, de la gare à la salle de classe, etc. Il s’agit d’un théâtre collectif, à la manière des années 60, mais avec toute la technologie du 21e siècle.
J’ai monté en 2015 Le tour du monde en 80 jours au TNM, où il y avait 27 lieux différents. J’aime beaucoup le défi de convertir l’espace devant le public, sans déployer de décors imposants. J’aime que le public voyage et que les endroits se transforment devant lui par quelques accessoires, par l’utilisation de l’espace, pratiquement sans qu’il le remarque. Dans Le tour du monde, on passait d’un pays à l’autre. Ici, c’est d’un lieu à l’autre, et très rapidement. Avec 60 scènes, il n’y a pas d’entrée et de sortie. Il faut que tout s’enchaîne, sans arrêt. Ce côté « clip », rythmé, cette mécanique huilée, au quart de tour, j’adore ça.
Le bizarre incident exige un ballet extrêmement précis pour le chœur, un aspect très théâtral qui accompagne des scènes plus émotives et sensibles, entre Christopher et son père, par exemple. Les situations sont d’ailleurs davantage liées émotivement que chronologiquement, comme ça se passe dans la tête de Christopher. Le public est invité à y plonger avec nous.
Comme l’auteur, vous aimez préciser que ce n’est pas une œuvre sur l’autisme. Pourquoi ?
Nous ne sommes pas des anthropologues, des médecins, des psychologues. Nous sommes des artistes. Sans compter que le spectre de l’autisme est tellement vaste. D’un Asperger à l’autre, les manifestations peuvent être très différentes. J’en ai rencontré plusieurs. Leurs réactions et leurs comportements sont extrêmement divers. Il est impossible de représenter « l’enfant autiste » avec le personnage de Christopher. De toute façon, l’auteur n’a écrit nulle part dans son roman qu’il est atteint d’autisme.
Alors non, ce n’est pas un spectacle sur l’autisme. C’est un conte, une quête, un road-movie. C’est le récit d’un personnage fascinant qui, au fil d’une enquête qu’il décide de mener envers et contre tous, part à l’aventure, entreprend un voyage initiatique où il apprend à surmonter ses peurs, à relever des défis. Où il découvre de nouvelles choses et se transforme. C’est l’histoire d’une quête, d’une famille… et de beaucoup de courage!